Le Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a remis officiellement, ce mercredi 6 août, sa démission à la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza. Il aura passé un peu plus de six mois à la tête du gouvernement. «C'est une concession pour la paix», a-t-il indiqué. La présidente a commencé les consultations avec les Forces vives de la nation en vue de lui trouver un successeur.
Ce mercredi matin, la présidente a d’abord reçu la démission officielle du Premier ministre, André Nzapayéké, et de son gouvernement. Selon son entourage, cette démission a été obtenue sous la pression de la communauté internationale, avec, pour objectif, son remplacement par un profil musulman pour faciliter ainsi la mise en œuvre des accords de paix signés fin juillet, à Brazzaville, entre anti-balaka et la Seleka.
Pour trouver un nouveau chef du gouvernement, Catherine Samba-Panza a commencé, ce mercredi après-midi, à consulter les partis politiques centrafricains. Elle a notamment reçu l’ancienne majorité et Martin Ziguélé.
Les consultations se poursuivront jeudi. La présidente doit s’entretenir, dès la matinée, avec les représentants anti-balaka et Seleka. Les discussions s’annoncent d’ores et déjà difficiles puisque ces deux mouvements sont eux-mêmes profondément divisés, incapables de parler d’une seule et même voix, au plan national. Ces consultations doivent en tout état de cause prendre fin jeudi soir.
Un nom circule à Bangui
Pour succéder à André Nzapayéké, un nom circule à Bangui, celui de Karim Meckassoua. Il est réputé proche de la France, de confession musulmane mais ce n’est pas si simple. Du côté de la Seleka, beaucoup refusent catégoriquement sa candidature. Karim Meckassoua a en effet été, à plusieurs reprises, ministre sous l’ex-président Bozizé et « Bozizé est notre ennemi. Si c’est Meckassoua, ce sera le chaos » nous disait, en fin de journée, un cadre de la Seleka.
Du côté de l’entourage du Premier ministre démissionnaire, beaucoup s’inquiètent aussi, par ailleurs, d’éventuelles réactions de la rue, à Bangui, en cas de nomination d’un Premier ministre sur les critères confessionnels.
C’est dire toute la complexité du choix de Catherine Samba-Panza qui va devoir trouver une personnalité qui fasse consensus dans un contexte politique extrêmement polarisé et toujours très divisé.
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