Bientôt, six mille (6 000) enfants scouts et guides musulmans et catholiques seront sensibilisés à la paix et à la cohésion sociale, à travers le projet ‘’disciples de la paix’’ ou ‘’Bazanguélé ti siriri’’ en Sango. Le projet sera mis en œuvre dans trois localités de la République centrafricaine, à savoir la capitale Bangui, les villes de Boda et Bambari fortement touchées par les violences intercommunautaires. Le lancement officiel de ce projet a été effectif, ce samedi 12 août 2017, au Centre Saint Jean XXIII à Bangui, en présence des Commissaires généraux des scouts musulmans El Adj Moussa Atida, des scouts catholiques Bienvenu Ndghou Yanda dit ‘’Shabeil’’ et des guides cheftaine Bénédicte Gbayanguele.
La quête de la paix, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale en République centrafricaine désormais en milieu enfant. Ce sont les scouts catholiques et musulmans, ainsi que les guides de Centrafrique qui s’en mêlent. Avec l’appui de l’Ong française ‘’Kilomètre soleil’’, par l’intermédiaire des Scouts de France, ce géant programme va être mis en œuvre en faveur des enfants, notamment 6 000 Louveteaux, Jeannettes, Eclaireurs, Guides cadettes dont l’âge varie de 7 à 17 ans.
En effet, des équipes de formateurs et animateurs seront déployés dans les localités ciblées. Sur place, ces équipes auront la lourde mission d’organiser des sorties et pique-niques regroupant les enfants musulmans et chrétiens, afin de les sensibiliser à la paix et à la cohésion sociale.
Pour les scouts, c’est une manière pour eux de lutter contre la violence intercommunautaire, afin de préparer des futurs citoyens moins-violents. C’est du moins ce qu’a fait savoir chef Bienvenu Ndeghou-Yanda, Commissaire général des Scouts catholiques de Centrafrique. « Notre pays, comme vous le savez, a traversé des moments difficiles de crise intercommunautaire qui a fragilisé le tissu social. C’est ainsi que nous, scouts catholiques, scouts musulmans et guides avons bien voulu mettre notre mouvement au service de notre pays pour aider à ramener la paix, mais surtout en milieu enfant », a-t-il relevé avant d’ajouter que « Lorsque qu’on parle de dialogue interreligieux et autres initiatives de paix et de réconciliation, c’est souvent en milieu adulte. Mais au niveau du scoutisme et du guidisme, nous travaillons aux côtés des mineurs, notamment des jeunes et des enfants, sachant que ce seront eux les citoyens centrafricains de demain ».
De son côté, El Adj Moussa Atida, Commissaire général des scouts musulmans de Centrafrique note qu’« Il est inadmissible de mettre nos enfants en dehors des processus et actions qui se mènent aujourd’hui pour ramener la paix dans notre pays. Nous savons très bien que notre pays manque cruellement de paix. Les stigmatisations continuent encore pour indexer les uns et les autres des étiquettes de musulman ou de chrétien. Nous devons travailler cet état d’esprit au milieu de nos enfants pour ne pas que demain, notre pays ne puissent revivre une telle situation ».
A en croire la cheftaine Bénédicte Gbayanguele, Commissaire générale des guides de Centrafrique, ce projet sera comme la fenêtre par laquelle, le peuple centrafricain, ainsi que le monde entier mesurera combien les scouts et guides contribuent-ils au retour de la paix dans le pays. « Nous allons montrer que nous, chrétiens et musulmans, sommes un, malgré nos différences de religion », a-t-elle martelé.
A l’issue de la cérémonie du lancement, marquée par des discours, des sketchs et divers jeux sur la paix et la cohésion sociale, chef Bienvenu Ndeghou-Yanda s’est adressé aux scouts, principalement aux responsables scouts : « Je lance donc un appel pressant à tous les Scouts et Guides que l’éducation à la paix doit rentrer désormais dans nos programmes, en sorte que chaque responsable scout soit en mesure de transmettre les valeurs de paix, de cohésion sociale et de vivre ensemble ».
Notons qu’avec l’appui de l’Ong française ’’Kilomètre soleil’’, l’Association des scouts catholiques centrafricains (ASCCA) a déjà réalisé un grand projet de distribution de moustiquaires imprégnées aux personnes déplacées en 2014. Le projet en cours sur la cohésion sociale n’est que pilote, puisqu’il doit s’étendre progressivement à toutes les préfectures de la RCA.