BANGUI - Les 32 sites que comptaient Bangui Bégoua, sont officiellement fermés. Mais les retournés traversent des moments très difficiles. Ces derniers sont aujourd’hui face au défi de reconstruction de leurs maisons.
Nous sommes dans le quartier Malimaka où il est 11h. Plusieurs retournés sont sur des chantiers de reconstructions. Tous veulent avoir un toit assez rapidement surtout que la vieille, la pluie diluvienne qui s’est abattue sur Bangui a compliqué la situation de ceux qui ont pu faire quelque chose déjà dans ce sens.
AMANDINE EST UNE RETOURNÉE. ELLE AIDE LES MAÇONS QUI RECONSTRUISENT LA MAISON, « J’ÉTAIS SUR LE SITE DE L’EGLISE DES FRÈRES DU CAMP DES CASTORS, MAIS APRÈS LA DÉCISION DU GOUVERNEMENT, NOUS AVONS SOUHAITÉ COMPLÉTER L’ARGENT QU’ON NOUS A DONNÉ POUR CONSTRUIRE QUELQUE CHOSE, C’EST CE QUE NOUS SOMMES EN TRAIN DE FAIRE POUR AVOIR UN TOIT JUSTE », A-T-ELLE DIT.
Elle souhaite que l’ambiance dans le quartier redevienne comme avant, « nous n’avons pas le choix, certes nous regrettons ce qui s’est passé mais il nous faut nous relever et se pardonner. L’ambiance que nous vivons aujourd’hui n’est plus la même. Je souhaite que tout redevienne comme avant », a-t-elle ajouté.
CES RETOURNÉS, SELON LES TÉMOIGNAGES RECUEILLIS, ONT D’AUTRES PROBLÈMES, « NOUS SOMMES OBLIGÉS DE REGAGNER NOS MAISONS. MAIS, ON A DE SÉRIEUX PROBLÈMES DE NOURRITURE ET L’ENVIRONNEMENT EST INADÉQUAT. NOS VOISINS NE VEULENT PAS RETOURNER MAINTENANT, ILS CRAIGNENT L’INSÉCURITÉ. MAIS NOUS SOMMES QUAND MÊME LÀ ET NE SACHANT PAS CE QUE LE GOUVERNEMENT ET LES ONG VONT FAIRE POUR NOUS », A DÉPLORÉ UN PÈRE DE FOYER.
Même son de cloche chez une mère de 5 enfants devant retrouvée devant sa maison à moitié reconstruite, « nous sommes revenus il y a 3 mois, mais les 50.000 FCFA que le gouvernement nous a donnés ne peuvent pas couvrir nos besoins. On nous disait qu’à notre retour, des ONG devraient venir nous aider. Aujourd’hui, même les fontaines d’eau ne fonctionnent plus, on a un problème d’eau ici», a-t-elle lâché.
BÉNICIA, 10 ANS EST L’UNE DE SES FILLES,. ELLE REGRETTE DE NE PLUS AVOIR LA CHANCE DE FRÉQUENTER, « AU QUARTIER YAKITÉ, ON NE VA PLUS À L’ÉCOLE À CAUSE DE L’INSÉCURITÉ. NOS PARENTS ONT SOUFFERT POUR NOUS ÉLEVER DONC NOUS DEVONS AUSSI ALLER À L’ÉCOLE POUR NOUS OCCUPER D’EUX DEMAIN », A SOULIGNÉ LA JEUNE FILLE.
Thibaut Mbaido, un jeune du quartier Kokoro au Km 5, retrouver en train d’enlever les mauvaises herbes dans sa concession en vue de réparer sa hutte, « on fait cela pour attirer l’attention des humanitaires. On est bien ici sauf qu’il y a la pluie. Ici on peut se promener 24 heures sur 24, mais le problème c’est notre condition de vie très regrettable. Si les organisations non gouvernementales internationales et nationales pouvaient encore nous aider dans la reconstruction de nos maisons et à avoir de petits commerces, nous leurs serons vraiment reconnaissants » a-t-il rassuré.
La République Centrafricaine compte encore aujourd’hui plusieurs milliers de déplacés essentiellement dans l’arrière-pays om les violences ont repris ces derniers mois.