Si plus de la moitié des accidents de la route est causée par des taxi-motards, il est aussi plus qu’important de se pencher aussi sur les conditions de circulation dans lesquelles les usagés automobilistes circulent sur les différentes artères de Bangui. Le cas de l’avenue des martyrs qui mène à l’unique aéroport de Bangui, retiens tout particulièrement notre attention, car, selon plusieurs automobilistes, c’est l’une des voies les plus dangereuses de la capitale centrafricaine. Pourquoi craigne-on de rouler sur cette avenue pour se rendre à l’aéroport ?
Bien que les routes de Bangui, la capitale de la Republique Centrafricaine, sont connues pour être criblées des nids de poule et des pavés, elles sont aussi connues pour être remplies des piétons et motocyclistes qui circulent sans contrôle. En dehors du manque des panneaux de limitation des vitesses sur les routes, les passages piétons sont aussi inexistants dans ce pays. Les piétons, quant à eux, traversent ces routes comme bon leur semble, tout comme les motos qui roulent même à contresens.
Or depuis le déclenchement de la dernière crise politico-militaire dans le pays, une nouvelle habitude des Centrafricains vient renforcer la dangereusité des circulations routières à Bangui. C’est le phénomène du marché sur les routes.
À l’époque d’avant crise, seuls les commerçants des marchés Pk12 et Km5 sont connus avec leurs nombreuses installations commerciales sur la route qui empêchent les circulations des véhicules. Mais depuis 2013, les choses ont largement changé. Dans la quasi-totalité des marchés de Bangui, les commerçants s’installent pratiquement que sur des voies publiques, rendant ainsi le passage des véhicules impossible.
Justement sur cette question d’accès et de circulation sur les voies routières, l’avenue des martyrs, surtout le tronçon qui longe l’ancien et le nouveau marché combattant menant à l’aéroport, est devenue depuis quelques années le cauchemar de tous les automobilistes qui se hasardent d’emprunter cette voie.
En plus d’être moins large, cette partie de l’avenue des martyrs est totalement occupée par des commerçants du marché combattant qui n’hésitent plus à délaisser leurs places à l’intérieur du marché pour sortir sur la route. En plus des taxi-motards qui naviguent à tous les sens, les clients eux aussi occupent et traversent comme ils veulent. En cas d’accident, le conducteur pourrait être tabassé à mort.
Pour les automobilistes, l’enjeu ici est d’avoir le courage de patienter jusqu’à ce qu’une ouverture de passage soit visible.
À la mairie de Bangui, la question est posée, mais elle demeure taboue. Personne ne veut en parler, même le service de sécurité de la mairie ne veut pas faire des commentaires.
Pour une partie des commerçants du marché combattants contactés par CNC, il n’y a plus des places à l’intérieur du marché, et donc ils sont obligés de sortir au bord de la route pour s’installer.
S’agissant de leur sécurité aux abords de la route, tout le monde s’accorde à dire qu’il n’y a aucun problème à ce niveau malgré qu’ils en soient conscients.
Rappelons que le marché combattant se trouve à seulement 300 mètres de l’aéroport de Bangui M’Poko. Son positionnement est beaucoup plus stratégique pour l’image du pays à tel point que le problème d’accès aux voies routières demeure nécessaire.