Pour la première fois dans l’histoire de la RCA, un régime décroche plus de mille (1000) milliards de francs CFA pour sortir son pays de la misère absolue. Les 350 milliards par an s’ajoutent au budget national qui avoisine les 250 milliards de francs CFA, soit 600 milliards par an d’investissement dans le pays. L’accent sera mis en urgence sur les Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre (THIMO), pour parer au plus pressé au chômage endémique de la jeunesse depuis plus de trente (30) ans. Les pistes rurales sous la houlette du Fonds Routier à concurrence de 200 milliards. L’agriculture occupe une place de choix. Les pistes rurales permettent d’écouler la production agricole le plus vite possible. L’extension des réseaux électriques, notamment l’eau potable, la santé, l’éducation. Une transformation radicale de la société centrafricaine.
La résorption du chômage endémique des jeunes en est le dénominateur commun. Les acteurs politiques qui ont lamentablement échoué hier, détournent la jeunesse de cet avenir radieux qui se dessine. Depuis plus de 30 ans, la jeunesse est abandonnée à son triste sort. Son avenir, c’est la morgue. La jeunesse sert de chair à canon à ceux qui n’ont plus d’avenir, ceux qui sont au crépuscule de leur vie. La jeunesse, non seulement ignorante parce que mal instruite, est manipulée à volonté, au service des intérêts obscurs. Une jeunesse incapable de valoriser ses droits : droit à la vie, droit au travail, droit à une vie décente qui valorisent la personne humaine. Les mille milliards tomberont-ils dans l’eau ? Faut-il demeurer dépendant des parents, de la mendicité, du vol, des braquages, de l’oisiveté absolue ? La ville de Bambari a eu le privilège parmi les préfectures d’avoir six (6) milliards de francs CFA. Peut-on investir autant d’argent dans l’insécurité ? Dans ce contexte de bain de sang, est-il possible que les acteurs politiques réussissent à détourner la jeunesse de son avenir propre ? Qui a toujours été le grand perdant, c’est la jeunesse. Qui est le véritable ennemi de la jeunesse ? N’est-ce pas ces acteurs politiques jaloux de voir Touadéra donner du travail à la jeunesse, puisque l’argent est là.
Dans un pays comme la RCA où les mentalités sont pourries, ce n’est pas en quelques années que les choses changeront. Les institutions nanties de l’autorité pour cultiver la bonne gouvernance, sont en place. Si ces compatriotes qui ont une parcelle de responsabilité dans cette institution de la bonne gouvernance, travaillent pour leur pays, ne voient que le pays, mettent la rigueur et le patriotisme, les mentalités vont évoluer. Des diamants de plus de 600 millions, saisis au Cameroun, le département des Mines doit être nettoyé à sec, balayé. Ce sont les Centrafricains qui favorisent l’évasion frauduleuse des richesses du pays, et ils restent éternellement pauvres, misérables. La jeunesse centrafricaine a son avenir devant elle. Faut-il suivre les vieux crocos aux dents rouges qui utilisent la jeunesse comme chair à canon ? Touadéra, en optant pour la non violence et le dialogue, veut préserver cette jeunesse comme fer de lance du développement, comme bénéficiaire du développement qui en assurera la pérennité pour les autres générations futures.
Pourquoi la commission des fraudes de la Banque Mondiale (BM), a-t-elle effectué une descente en RCA, dans le cadre du financement du tronçon Baoro-Bouar ? En si peu de temps, bien des ministres ont des appartements en Europe et mènent une opulence insolente, criarde. La commission des fraudes de la Banque Mondial est venue elle-même récupérer les originaux des dossiers, pour aller les traiter elle-même. Tout simplement parce que l’appel d’offres est orienté pour les besoins de la cause, les pots de vin. Ce sont les sociétés médiocres qui gagnent le marché au détriment de celles dont la notoriété est internationalement reconnue et affirmée. Cela est propre aux cadres centrafricains, spécialistes de la médiocrité. Les sociétés médiocres sont prêtes à proposer des pots de vin exorbitants, mais la qualité du travail relève du bricolage comme les « ngbin-ngbin », forgerons du quartier. Les ministres sont minables et sont les vrais destructeurs de leur pays. En quelques secondes, un ministre veut vivre comme feu colonel Kadhafi, dépasser son budget, alors que son pays n’est pas la Lybie. Dans le cas du financement du tronçon Baoro-Bouar, la RCA court un grand danger : le retrait de la confiance de la BM.
La RCA est sous embargo du Conseil de Sécurité de l’ONU. EUTM a déjà formé un bataillon, bientôt un second sera formé. Entretemps, le Rwanda a pris pour formation environ 200 FACA, la Guinée-Equatoriale et bientôt l’Afrique du Sud. Le Cameroun va restituer les armes, les véhicules, le fameux hélicoptère de Bozizé. La classe politique centrafricaine, hypocrite, fourbe, bourrée de haine et de jalousie, veut pousser Touadéra à la faute pour qu’elle puisse rebondir. Le pouvoir de Bangui veut travailler dans la transparence totale avec la Communauté internationale, quant à ce qui concerne les armes. Quelques véhicules ont été remis au FACA sur le budget de l’Etat. La transparence est la traçabilité des armes, leurs identifications, leurs provenances, notamment les pays de transit à destination de la RCA. Enfin la construction d’une poudrière nationale moderne aux normes internationales. En moins de deux (2) ans, la gaffe de certains membres du gouvernement s’étale au grand jour. Il est donc temps de malaxer les cartes. Un bon chef d’Etat ne joue jamais sur la corde des sentiments. Ça passe ou ça casse, c’est le pays avant tout.
Julien BELA Sources: Centrafrique Matin