Bangui — Dans le but de combattre les VBG et faciliter l’accès des survivants et survivantes à la justice, le Roselep et Cordaid élaborent des stratégies de lutte contre les VBG. Une initiative de ces ONG dans le cadre du partenariat stratégique et plaidoyer. Le milieu professionnel constitue le premier échantillon selon Constantin Bria. Position exprimée lors dans une interview accordée au RJDH ce 25 Aout à Bangui.
Monsieur Constantin Bria Bonjour !
Constantin Bria : bonjour madame la journaliste !
RJDH : vous êtes chef de programme au niveau du Réseau de Soutien au Leadership Politique des Femmes Centrafricaines (RESOLEP-FC). Votre réseau en partenariat avec Cordaid organise une réunion d’élaboration des stratégies de lutte contre les VBG et l’accès des victimes à la justice. Dites- nous quelles sont les motivations de cette rencontre ?
CB : Sur la plateforme stratégique avec Cordaid, nous sommes huit organisations de la société civile qui travaillent dans le cadre du plaidoyer et lobbying. Et dans notre programme, nous sommes sur l’axe Violences Basées sur le Genre (VBG) et l’accès à la justice et de ce fait, nous avons souhaité prioritairement pour cette année lutter contre les VBG au milieu professionnel. Ceci dit, il faut préparer les gens, les former, renforcer leur capacité et les mettre sur le terrain pour commencer les activités. Au mois de juin dernier, on avait procédé à l’identification des différents cas de VBG dans les différents départements ministériels et au niveau des forces de défense et de sécurité. On a également identifié les obstacles qui empêchent les acteurs de mener une lutte efficace, les stratégies ont été aussi définies et les activités ont été identifiées. Aujourd’hui, nous nous sommes retrouvés pour l’opérationnalité de ces différents organes à travers des plans d’actions pour chaque milieu professionnel.
RJDH : Et quels sont les différents éléments qui seront inclus dans ces plans d’actions ?
CB : Effectivement comme les différents cas de VBG les plus fréquents dans les milieux professionnels ont été déjà identifiés, il nous revient aujourd’hui d’aller directement à l’identification des activités les plus pertinentes qui peuvent faire objet de plaidoyer, de renforcement de capacité ou de renforcement institutionnel de ces différents organes pour qu’ils puissent maintenant passer à la programmation à travers un chronogramme.
RJDH : Qu’est-ce qui justifie le choix du milieu professionnel pour combattre les VBG ?
CB : la RCA est un pays historique et qui est dans une marche historique et beaucoup de chose ont changé. De plus en plus, la moralité tend vers ce qu’on appelle un Etat de désintégration des normes et des valeurs de la société et beaucoup de cas se commettent dans l’impunité et surtout dans le milieu professionnel, dans lequel toute une chaine de violence se commet que ce soit au milieu hiérarchiques, subalternes, et des exécutants voire des agents d’appui. Et il est difficile en milieu professionnel que les femmes soient responsabilisées, évoluent et connaissent des promotions. Donc, nous travaillons au niveau des départements ministériels pour les civils et au niveau des forces de défense et de sécurité où les VBG se font dans un silence absolu en fonction des principes qui régissent leur fonction et c’est comme cela que nous avons mieux jugé de commencer notre lutte en milieu professionnel car l’administration est la base de développement d’un pays.
RJDH : D’une manière explicite, vous pouvez nous citer les milieux professionnels que vous avez ciblés ?
CB : bon, nous avons eu à organiser des ateliers avec les cadres ministériels, la fonction publique, le secrétariat général du gouvernement, la gendarmerie, la police et même avec l’UMMIR qui vient d’être mise en place
RJDH : Quels sont les objectifs que vous recherchez dans le cadre de lutte contre les VBG ?
CB : c’est d’arriver un jour à réduire sensiblement les différents cas de VBG et que les centrafricains vivent dans une société à visage plus humanitaire, l’équité, l’égalité où tout le monde a une chance de réduire les conflits parce que les violences sont déshumanisantes.
RJDH : Qu’attendez-vous de vos équipes qui seront déployées sur le terrain pour faire ce travail de lutte ?
CB : nous renforçons la capacité des différents acteurs dans les différents départements ministériels. Une fois, repartis chez eux, nous allons faire un travail de suivi, les aider auprès de leur département parce que surement, ils vont avoir des difficultés par rapport à leur chaine de commandement, avec leur hiérarchie. Donc, il faut informer leur hiérarchie de l’intérêt de leur travail sinon, ils vont connaitre des obstacles mais on sera toujours à leur coté pour un bon résultat d’ici la fin du projet.
RJDH : Monsieur Constantin Bria merci !
Constantin Bria : je vous en prie madame la journaliste !