BATANGAFO —Médecins Sans Frontières a annoncé la réduction de ses activités à Batangafo localité située dans le nord du pays suite à des incidents qui dans un communiqué du 25 aout parle d’incident pouvant compromettre la neutralité et l’impartialité de son travail.
La réduction des activités de MSF à l’hôpital de Batangafo touche les services sensibles comme la chirurgie, la maternité ainsi que dans les centres de santé périphériques qu’elle soutenait, a indiqué ce communiqué.
Ce communiqué indique que cette décision de MSF de réduire ses activités découle de l’inobservation de l’appel lancé aux groupes armés en vue de faciliter l’accès à des soins médicaux aux personnes vulnérables. «En dépit de la transmission répétée de ce message aux différents groupes armés, Médecins Sans Frontières (MSF) a fait face, cette semaine, à des événements qui l’ont contraint à réduire ses activités à Batangafo » a exprimé MSF dans ce communiqué dont RJDH a eu copie.
Ce communiqué rappelle la violation du droit humanitaire par les hommes armés en ces termes. « En effet, par leur présence aux alentours et souvent à l’intérieur de l’hôpital de Batangafo, les groupes armés entravent l’accès des populations venues se faire soigner ou simplement rendre visite à un malade. Le 10 et 11 août des coups de feu ont été tirés près de l’hôpital mettant en danger les patients, le personnel de santé et les populations civiles qui y ont cherché refuge et de vives tensions ont de nouveau éclaté le soir du mercredi 23 août » a rapporté ce communiqué.
MSF rappelle par ailleurs son principe de neutralité et d’impartialité « afin de limiter les effets dévastateurs de ce conflit sur les populations non-combattantes ainsi que sur les blessés, MSF demande une fois de plus à toutes les parties au conflit de respecter les structures et le personnel de santé, ainsi que les ambulances et les systèmes de référence ».
Pour rappel, ce n’est pas la première fois que MSF se voit contraint de réduire ses activités dans les zones où il apporte secours et assistance sanitaire du fait de l’insécurité, l’organisation avait déjà dû le faire à Zémio le 11 juillet 2017, lorsque deux hommes armés ont ouvert le feu dans l’établissement, tuant un bébé dans les bras de sa mère.
Médecins Sans Frontières travaille en République centrafricaine depuis 1997 où elle gère actuellement seize projets. De janvier à juin 2017, ses équipes ont réalisé près de 365 000 consultations ambulatoires, hospitalisé 27 600 patients, assisté 9 700 accouchement et pris en charge plus de 1 000 victimes de violences.