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400 sacs de sucre de 50kg, frauduleusement importés de la RD-Congo par un honorable député de la nation
Publié le samedi 9 septembre 2017  |  Centrafrique Matin
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© Autre presse par DR
Du sucre
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400 sacs de sucre de 50 Kg ont été saisis par la Brigade d’Intervention Mixte (BIM), composée de la douane, de la gendarmerie, de la police et de Sucaf-Centrafrique. Cette Brigade spécialisée dans la traque de la fraude, de la mafia, de la piraterie commerciale, a été instituée par arrêté du ministre des Finances sous le n°0581/MFB/DIR-CAB/DGDDI. Cet arrêté nomme les membres du BIM :
Douane : cinq (5) personnes , Gendarmerie : 02 personnes et Sucaf : 04 personnes. Cette Brigade a mis la main sur le container dans un bateau en provenance du Congo-Brazzaville. Le stock du sucre et le container sont maintenus au Port Amont, au poste de la douane. L’honorable député, Thierry Vackat, fait des pieds et des mains pour convaincre les autorités que c’est un don d’un député du Congo Démocratique, l’Honorable Annie Mabunza.
Le ministère du Commerce, plus concerné, n’est nullement au courant. L’Organe de Régulation du Marché du Sucre aussi n’est pas informé, encore moins le ministère des Finances. Or, un don officiel d’un député d’un pays à un autre député, les autorités les plus concernées doivent être informées, afin de prendre les dispositions qui s’imposent. Le document qui atteste du don de la députée de Congo Démocratique, ne porte aucun cachet, aucune entête, juste une annotation et une signature. Peut-il être crédible et convainquant ? Centrafric Matin n’accuse personne, mais analyse les documents en sa possession. La qualité sanitaire du sucre aussi prête à des inquiétudes. Une consommation pour éviter une intoxication alimentaire. C’est du sucre resté trop longtemps en stockage.
La réaction des cinq (5) opérateurs économiques partenaires de Sucaf dans l’importation ne s’est pas faite attendre. EOP-Services, l’un des opérateurs, est descendu sur les lieux au Port Amont pour voir le stock de sucre. Ces opérateurs importent le sucre via les services de Sucaf-Centrafrique qui disposent de la logistique appropriée. Ils sont donc distributeurs agréés en dehors de Bangui, c’est-à-dire dans les provinces du pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Selon ces opérateurs, pour importer du sucre, il faut écrire au ministère du Commerce qui va saisir l’Organe de Régulation du Marché du Sucre (ORMS) pour examiner le dossier : 1°/ avoir un dépôt ; 2°/ un capital ; 3°/ être en règle avec les impôts. L’ORMS est composée des DG du Commerce, de la Douane , des Impôts, et du Sucaf. Or, ce sont les députés qui votent les lois. Peuvent-ils les violer impunément ? Même un don doit subir la même procédure édictée par la loi et les règlements de la République.
Sucaf produit du sucre localement à Ngakobo à Bambari. Mais elle est aussi autorisée avec un monopole à importer le sucre. Sucaf-Centrafrique est aujourd’hui l’unique agro-industrie qui fonctionne en RCA. Elle emploie 1300 personnes, tant à Bangui, à la direction générale et au service des ventes, à l’usine à Ngakobo et dans les plantations de cannes-à-sucre.
Selon les partisans de l’honorable Thierry Vackat, « il y a une crise du sucre en RCA en ce moment et que ce n’est pas une mauvaise chose, si un fils du pays veut soulager la souffrance de ses compatriotes ». La fraude a un impact très négative, car c’est une concurrence déloyale. Ceux qui sont agréés par l’Etat, qui ont payé des taxes, des impôts dans la caisse de l’Etat sont fragilisés, ruinés et poussés à la faillite par la fraude. Dans le cas de Sucaf-Centrafrique, ce sera une catastrophe sociale. Le personnel (1300) ira au chômage, l’usine sera fermée et la plantation abandonnée. En RCA, un ouvrier a au moins dans le contexte actuel de la crise, 15 à 20 personnes sous son toit et à sa charge. S’il faut multiplier ces chiffres par 1300, faites-vous une idée de l’ampleur de dégât. C’est le gouvernement qui a mis en place cette Brigade anti fraude pour traquer les indélicats, les commerçants véreux, fraudeurs, mafieux.
L’autorisation est interministérielle, aucun document sanitaire n’accompagne ce sucre qui a franchi une (1), puis deux (2) , enfin trois (3) frontières pour entrer en RCA. La marchandise doit être inspectée par les services sanitaires et d’analyses compétents en la matière. En cas d’intoxication, l’Honorable endosserait une lourde responsabilité. Le stock de sucre a été saisi par la BIM le 1er Septembre 2017 au port Amont, dans un container. Selon la loi à cet effet, le container et le bateau doivent être saisis et vendus au profit de la caisse de l’Etat, la principale victime. Un chargeur libanais appelé par Sucaf, membre de la BIM, pour transférer le container de sucre dans ses locaux a été arrêté sur ordre du député, l’Honorable Thierry Vackat par la gendarmerie et entrainé à la SRI. Il n’est que prestataire de service en matière de transport.
Dans ce cas d’espèce, les douaniers, les gendarmes et autres membres de la BIM, doivent recevoir des grades et des primes pour le gros poisson pris dans leur filet. Les autres, des primes d’encouragements. Si le gouvernement veut avoir des ressources pour répondre aux attentes de la population, il faut une lutte implacable contre la fraude, la corruption, les détournements, la mafia, les indélicats et les véreux. Dans une de nos éditions précédentes, nous parlions de l’« Impunité zéro et la corruption, les détournements, la fraude et la mafia ». A peine quelques semaines seulement, c’est une baleine qui s’engouffre dans le filet, bravo à la BIM. Toutes les institutions de contrôle doivent en faire autant, sévir, pour moraliser la société centrafricaine.



Julien BELA
Sources: Centrafrique Matin
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