Le samedi 9 septembre dernier a été proclamé comme la date fatidique de la première manifestation grandeur nature à Paris en France pour demander la démission du Professeur mathématicien Faustin Archange Touadera à la tête du pays. Cette annonce de la diaspora s’est butée contre une résistance plutôt au niveau national : Le Comité de soutien au Chef de l’Etat riposte et menace dans une déclaration signée de son Porte-parole Blaise Didacien Kossimatchi – déclaration largement relayée dans les médias. Au finish, la menace des soutiens de Touadera a fini par avoir raison de la manifestation de Paris – véritable échec cuisant. Quatre personnes ont répondu à l’appel à la Place de la République française.
Les mauvaises langues diraient quelle mouche a piqué les initiateurs de cette manifestation qui n’a finalement accouché que d’un souris ? « C’est du jamais vu sur cette célèbre Place de la République française », commentent nos confrères de ‘’Le Défi’’ qui expliquent que quatre (4) manifestants se sont retrouvés à l’appel d’une frange de leaders centrafricains de la diaspora pour demander le départ de Touadera. Ce qui naturellement, n’était pas une mauvaise chose en soi, étant donné que quelques griefs ont sous-tendu cet appel à mobilisation. Il est du rôle de la diaspora de contribuer et de participer à la vie nationale de leur pays, tant sur le plan politique, économique, social, humanitaire…
Seulement, dans le cas d’espèce, c’est un appel à la démission d’un Chef de l’Etat élu qui est sur la table à Paris. Ils étaient quatre manifestants comme l’on pouvait apercevoir sur la toile depuis hier, mais entre leurs mains, des banderoles sur lesquels quelques griefs ont été lisibles : ‘’Y’en a marre, Touadera démissionne’’ ; ‘’Touadera, quand on n’est pas capable, on dégage’’ ; ‘’Touadera, tu as choisi les diamants de sang contre la sécurité de tes compatriotes’’.
Jusque-là, nulle part, l’on note une appréciation des organisateurs de cette manifestation du 9 septembre. Par contre, beaucoup s’accordent à dire que c’est un échec cuisant. Nos confrères de ‘’Le Défis’’ qui se sont intéressés au dossier ont caricaturé en indiquant que même l’actuel Député de Mala, Jean-Pierre Mara, un habitué de cette Place de la République française arrivait à faire un rassemblement de 16 personnes. Notre source ajoute que l’une des organisateurs de la manifestation a été aperçue plutôt, à la même heure du mouvement, à la conférence de presse de Noel K Tshiani Muadiamvita, Haut fonctionnaire à la Banque mondiale et Candidat à l’élection présidentielle de la République Démocratique du Congo… dans le quartier du Pont de l’Alma à Paris.
Notons que quelques jours seulement après l’annonce de ladite manifestation de Paris, le Comité de soutien de Touadera dans sa traditionnelle agressivité a fait une fracassante déclaration pour non seulement condamner une telle initiative, mais aussi de mettre en garde ses organisateurs. « Ces compatriotes qui sont d’ailleurs connus pour leur aigreur vis-à-vis du pouvoir en place sont sans nul doute l’instrument d’une machine de déstabilisation bien connue. Le sit-in auquel ils appellent n’est autre qu’une manœuvre orchestrée et bien planifiée après l’échec de la tentative de prise de pouvoir par la force de leurs mentors Dologuélé et Meckassoua », peut-on lire entre les lignes de la déclaration des soutiens du Chef de l’Etat. Et de poursuivre, « Nous avons beaucoup de respect pour la diaspora centrafricaine, la vraie diaspora qui travaille pour la restauration de l’unité nationale et la réconciliation de notre peuple meurtri. Alors nous mettons en garde ces agitateurs qui, du côté de la Seine, ignorent totalement la souffrance de notre peuple et croient pouvoir l’instrumentaliser pour une cause perdue d’avance ».
Même si la raison de l’échec de la manifestation est d’ordre organisationnel, logistique, managérial ou autres, le moins qu’on puisse dire est que la frappe des Soutiens de Touadera est de nature à mettre en péril un quelconque plan qui viserait la déstabilisation de leur patron. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’ils (les Soutiens du Président) ont fait échouer, ce qu’ils aperçoivent comme tentatives de déstabilisation du régime en place.
Beaucoup sont des Centrafricains qui gardent encore en mémoire le rocambolesque feuilleton de putsch manque préparé par le chef de fil de l’opposition en la personne de l’Honorable Anicet Georges Dologuélé dénoncé par le capitaine Joachim Kokaté et récupéré par le Comité de soutien.
Il n’y a pas longtemps, c’est au tour du Président de l’Assemblée nationale d’être dans la ligne de mire du même Comité de soutien, puisque, selon ce comité, des mercenaires tchadiens arrêtés par les services de la Police auraient avoué être à la solde de Meckassoua pour tuer le Président de la République, afin qu’il dévonienne Président en tant que Dauphin constitutionnel.
Se fichant de la crispation de l’atmosphère politique et de la crise institutionnelle qu’il pourrait y avoir comme conséquences de ses actions, le Comité de soutien du Chef de l’Etat va jusqu’à chercher des poux sur le crane nu des leaders politiques de l’opposition, les indexant parfois d’être les têtes pensantes des regains de tensions dans le pays.
De toutes les manières, les initiateurs de la manifestation de Paris n’ont pas su à qui ils ont affaire. D’ailleurs, à la dernière nouvelle, semblerait-il que les meneurs de ladite marche seraient dans la ligne de mire des membres du comité de soutien de Touadera qui sont présentement en France.
Notons qu’à la dernière nouvelle également, une des organisateurs principaux de la manifestation de Paris aurait annoncé plutôt un report du mouvement. On ne sait en quelle date se tiendra-t-il.
Par : Fred Krock, CNC.