En Centrafrique, la Mission des Nations-Unies sera renforcée en septembre par quelque 750 soldats Camerounais, un chiffre insuffisant, selon Amnesty International au moment où les foyers d’insécurité demeurent nombreux, provoquant le déplacement croissant des civils, dont le nombre a atteint un demi-million de déplacés intérieurs.
Le principal facteur d’insécurité est la persistance des groupes armés et l’apparition de nouveaux mouvements, comme celui du Rassemblement des Républicains. Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Montéiro, a d’ailleurs déploré mercredi l’intrusion de ce groupe armé, dont l’apparition intervient au moment où le gouvernement tente de mettre en œuvre le projet pilote de désarmement (DDRR).
L’annonce de la naissance du Rassemblement des Républicains a suscité les préoccupations de la MINUSCA. Vladimir Montéiro a été clair à ce sujet : « les groupes armés ont un choix à faire : soit ils adhèrent au processus du DDRR, soit ils poursuivent les hostilités et ils en tirent toutes les conséquences ».
Les craintes de la Minusca sont nourries par l’augmentation incessante du nombre de déplacés dans le pays. Au cours des deux derniers mois, 100 000 personnes ont fui leurs foyers et leur région. Aujourd’hui, un cinquième des 5,5 millions de centrafricains sont déplacés ou réfugiés dans les pays voisins.
« Les civils ne sont pas des victimes accidentelles de ce conflit mais des cibles directes. Pour que le mandat des Nations unies en République centrafricaine ait un sens, il faut qu’ils soient mieux protégés», estime AI.
Comme à la fin de 2013 et au début de 2014, lorsque des centaines de milliers de musulmans avaient été expulsés violemment de l’ouest du pays, le conflit armé prend une tournure confessionnelle de plus en plus visible, déplore l’ONG internationale.
Les soldats de la MINUSCA trouvent des difficultés à empêcher les violences contre des civils, a déclaré vendredi Joanne Mariner, conseillère principale à Amnesty International. « Bien que les soldats de la MINUSCA aient sauvé de nombreuses vies en République centrafricaine, leurs échecs risquent de ruiner la confiance de la population à l’égard de la mission de maintien de la paix et de mettre des milliers de personnes en danger ».
Amnesty International appelle à revoir les capacités de la MINUSCA qui compte 12.870 membres, dont 10.750 militaires. Un effectif qui condamne la Mission onusienne a être déployée de manière sporadique dans des zones pourtant sensibles.
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