BANGUI — La Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmée s’alarme de violation des droits humains et de l’exploitation forestière illégale, ainsi que des menaces contre les défenseurs de l’environnement et le non-respect des peuples autochtones. C’est la conclusion d’un rapport de mission effectuée dans le sud-ouest du pays.
La plainte de MEFP intervient dans un contexte d’exploitation illégale de forêt sources de conflit entre les populations autochtones et le manque de respect contre ceux-ci. Cette inquiétude est exprimée alors que ces peuples habitants ces forêts font l’objet de menace des exploitants illégaux.
Ibrahim Béninga, Président Préfectoral du Réseau des Défenseurs de Droits de l’Homme dans la Sangha-Mbaéré dit poursuivre la défense des droits reconnus à la protection de la nature et de l’environnement, « malgré les menaces et les graves violations des Droits de l’Homme et des droits des défenseurs de l’environnement à Nola et ses périphériques, nous continuons la lutte pour que chaque communauté parvienne à se sentir dans ses droits», dit-il.
Ce rapport pointe du doigt l’implication des sujets congolais dans l’exploitation illégale des forets en Centrafrique « par rapport à la destruction abusive de nos forêts, nous avons constaté que des communautés autochtones qui, à la recherche de leur chenille ou miel d’une part, détruisent les forêts. Et d’autre part, des sujets congolais exploitent illégalement les bois à Salo, une localité dans la préfecture de Sangha-Mbaére, et certaines autorités centrafricaines seraient impliquées dans l’affaire», a-t-il fait savoir.
Jean Paul Ngadjio de l’Organisation pour la Défense de l’Environnement émet de réserve dans l’efficacité de l’administration « nous constatons beaucoup d’irrégularité dans le système de gestion de la forêt aujourd’hui. C’est vrai qu’il y a des sociétés forestières qui se sont installées dans nos communes, la convention est là mais on se rend compte que les administrations forestières ne tiennent pas compte de cela et les entreprises font les choses à leurs grés», a-t-il lâché.
Le rapport a documenté un cas de destruction de parcelle agricole, fait par la société Timberland Industrie installée sur un site à Batouri sans le consentement du propriétaire monsieur Ngaïna interrogé dans la commune. Selon les investigations, «monsieur Ngaïna avait refusé de libérer sa terre, mais après la promesse de l’exploitant pour une indemnisation conséquente de ses biens ce dernier a accepté. A ce jour monsieur Ngaïna n’a rien reçu de la société », peut-on lire dans ce rapport.
La Maison de l’Enfant et de la Femme Pygmée appelle le gouvernement à s’impliquer et faire le suivi régulier en augmentant le nombre des éco-gardes et à la cessation des menaces contre les protecteurs de l’environnement.