Le ministre centrafricain de l'Enseignement primaire, secondaire, technique et de l'Alphabétisation, Aboubakar Moukadas Nouré, mise sur l'hypothèse d'une offre de trois mois de salaire pour inciter les enseignants des zones à risque de la Centrafrique qui sont la domination des groupes armés de regagner leur poste.
Dans une interview accordée à la presse, M. Moukadas considère que "les enseignants seront traités différemment à la rentrée scolaire" de 2017-2018 officiellement prévue le 18 septembre. Une façon de prévenir que ne seront payés que les enseignants retrouvés à leurs postes.
M. Moukadas a fait savoir que le mouvement du personnel enseignant a été retardé expressément pour cette raison.
La représentante de l'UNICEF en Centrafrique, Christine Muhigana, a lancé un appel aux groupes armés pour qu'ils libèrent les écoles, s'ils en ont fait leurs bases, ou qu'ils facilitent l'accès des écoliers et élèves aux salles de classe.
Au premier trimestre de cette année, la mission onusienne de maintien de la paix MINUSCA avait intimé l'ordre aux groupes armés de libérer les écoles dont ils s'en servent comme une base et qu'ils ont tout vandalisé : portes, table-bancs et par endroit toiture. Les archives et les outils didactiques n'ont pas été épargnés.
Si la MINUSCA en est arrivé là, le député de la ville centrafricaine de Ngaoundage (extrême nord-ouest), Bernard Dilla, a malheureusement déploré la présence des soldats de l'institution onusienne dans une école dans la localité centrafricaine de Ndjim, proche de Ngaoundaye. Vladimir Montero, le porte-parole de la MINUSCA, a reconnu les faits et croit qu'une solution interviendra avant la rentrée officielle.
Pour éviter une année blanche dans les zones en conflit, M. Moukadas avait suggéré l'organisation des examens et concours dans les localités concernées avant la rentrée scolaire officielle de cette année. Il comptait réussir ces examens et concours en acheminant des enseignants de la capitale centrafricaine Bangui vers les localités à risque à bord de bus spécialement affrétés pour la cause, sachant bien que les écoles, collèges et lycées ont, depuis belle lurette, mis les clefs sous le paillasson, faute de sécurité.
Avec la crise qui perdure encore dans certaines localités de la RCA, il faut le reconnaître, de nombreuses écoles sont vandalisées, la plupart des enseignants se sont tous repliés sur la capitale centrafricaine Bangui, certains écoliers ou élèves sont tués, d'autres sont à l'abri dans d'autres localités, un grand nombre parmi eux sont dans le sillage de leurs parents sur les sites des déplacés internes ou dans des camps de réfugiés dans les pays limitrophes.
Il ne fait l'ombre d'aucun doute, les zones chaudes de la RCA risquent de connaître une année blanche et que toute tentative pour sauver cette année scolaire serait une mascarade.