Depuis des semaines voire des mois la Séléka qui a plus tué en si peu de temps de gouvernance que tous les régimes centrafricains réunis réclame la mise en exécution d’un accord dont elle seule détient le contenu. Ce document prévoirait d’après ce rassemblement des sanguinaires en attente de jugement divin, l’attribution de la primature en échange du départ du boucher Djotodia.
A force de courir derrière les choses de la terre et de la passion, le centrafricain a perdu le sens de la dignité et de l’honneur. Pour avoir délibérément refusé de lancer un mandat d’arrêt pour crime contre l’impunité à l’endroit de ces assassins, les nouvelles autorités se retrouvent à nouveau devant leurs exigences.
Un adage populaire dit que les paroles s’envolent mais les écrits restent. Étant incapable de prouver ce prétendu accord qui leur concèderait la primature, la séléka avec ses bandes de criminels et de voleurs devraient plutôt chercher à indemniser ou procéder aux réparations de tous les crimes commis sur le peuple centrafricain.
Les centrafricains ne comprennent pas encore qu’après avoir ôté le pouvoir sans résistance des mains de Bozizé, que la Séléka fasse pire en se transformant au bourreau du peuple plutôt que de le libérer de ces dix années de dictature .
Après avoir détruit la RCA, la Séléka est encore très bien représentée dans l’administration. Elle a une forte base à la présidence ce qui pousse beaucoup de centrafricains à penser que la présidente Samba-Panza fait partie de cette nébuleuse bande armée.
La Séléka occupe la juteuse direction de l’ART, la direction nationale de la BEAC et autres places importantes au sommet de l’Etat. Rien qu’au CNT, la séléka a 15 conseillers nationaux sans compter ses alliés qui se chiffreraient à une cinquantaine de personnes.
La Séléka contrôle la Vakaga, le Bamingui Bangoran la Haute Kotto et une partie de la Ouaka où elle pille les diamants et or en l’absence des brigadiers miniers qui ont déserté depuis un an ces régions pour se mettre à l’abri à Bangui. Le parc de St floris, fleuron du tourisme qui se trouve dans les environs de Bamingui a été décimé par les hors la loi de la Séléka.
Pour échapper aux tueries des sanguinaires et extrémistes des Anti-Balakas, des musulmans avaient été déplacés à Bambari par les ONG sans le consentement des autorités. L’objectif étant d’expérimenter l’idée de la partition qui hante cette association des malfaiteurs. La séléka en a profité pour imposer un Etat major dans cette ville au grand dam de l’Etat major officiel se trouve à Bangui.
Moins de trois mois après, les natifs de cette ville ont été torturés, et violés. Leurs biens ont été arrachés s’ils ne sont pas simplement détruits. Pour se tirer d’affaire ils ont regagné les sites de déplacés et l’évêché considéré comme un lieu sacré. Mais là encore la Séléka est venue massacrer une trentaine de personnes il y ’a un mois.
D’après nos dernières informations les chrétiens et les animistes non armés ont tous décidé de céder la ville de Bambari à la nébuleuse séléka qui a ramené des milliers tchado- soudanais pour les remplacer.
Lorsqu’on regarde l’organigramme de la Séléka l’on se rend compte que 99,90% des ses responsables sont des musulmans alors qu’elle représente moins de 5% de la population centrafricaine. Cette hégémonie musulmane n’est pas une autre chose qu’une preuve du sectarisme de ce groupe armé.
En l’état actuel, la séléka n’est pas apte à diriger un pays comme la RCA qui n’existe plus que de nom. Il est peut être temps pour les tenants du pouvoir de se ressaisir en regardant les intérêts de tous les centrafricains en mettant l’homme qu’il faut à la place qu’il faut plutôt que de privilégier ceux qui ont pris les armes pour leur nombril.
Serions nous plus écoutés et associés à la gouvernance de ce pays si on avait pris les armes au détriment de nos plumes ? Pour éviter que les journalistes, les sociologues, les juristes, les actuaires et tous les exclus du système actuel qui se démêlent au quotidien pour trouver des solutions idoines à la résolution de la crise du peuple prennent les armes pour provoquer la SOMALISATION de la RCA, la présidente doit éviter de nommer un Séléka premier ministre.
Wilfried Maurice SEBIRO