La ville centrafricaine de Bocaranga (nord-ouest) est depuis samedi matin entre les mains des rebelles du mouvement 3R (Retour, réconciliation et réparation) d'Abass Sidiki, en coalition avec ceux du Mouvement patriotique centrafricain (MPC) de Mohamed Bahar, a-t-on appris de source locale.
"Pour faciliter l'invasion de la ville, les assaillants ont réquisitionné par la force les véhicules des humanitaires et ont fait des navettes pour faire entrer dans la ville leurs renforts", a-t-on ajouté en faisant par ailleurs état de pillages.
L'attaque a entraîné la fuite des habitants, dont nombre sont encore cachés dans la brousse. D'autres ont été interceptés par les rebelles qui les ont empêchés de fuir.
Il est actuellement difficile d'établir un bilan, qu'il s'agisse des pertes en vie humaine, de blessés et de destructions matérielles. Des groupes ont tenté d'organiser la résistance, mais sans succès, d'après les populations qui ont trouvé refuge dans d'autres villes de la région, comme à Béloko, frontalière du Cameroun, où environ 1.200 personnes se trouvent dans des familles d'accueil.
Le gouvernement n'a pas réagi dans l'immédiat et la force onusienne de la MINUSCA a avoué ne pas avoir de détail sur cette attaque.
L'invasion de Bocaranga survient au moment où le président Faustin Archange Touadéra participe au débat annuel de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, profitant de l'occasion pour solliciter une augmentation des effectifs de la MINUSCA et de leur équipement logistique.
M. Touadéra a aussi plaidé pour la levée de l'embargo sur les armes, ce qui pourrait permettre d'équiper les Forces armées centrafricaines (FACA) et de les déployer sur le terrain, vue l'immensité du territoire.