A l'issue de leur assemblée générale de samedi, les organisations syndicales centrafricaines, qui venaient de rendre compte des démarches de négociation avec le gouvernement, ont convenu d'une grève illimitée dès le 5 octobre prochain, a appris Xinhua de sources concordantes.
Les organisations syndicales reprochent au gouvernement d'observer un mutisme alors qu'elles avaient introduit, il y a de cela trois mois, un mémorandum auprès du Premier ministre centrafricain Simplice Mathieu Sarandji et du ministre centrafricain sortant de la Fonction publique, Moussa Abdoulaye, à propos de la régularisation des arriérés de salaire.
Ensuite, depuis trois semaines, "les démarches de négociation avec le gouvernement n'ont pas eu lieu", a déploré Firmin Ponguélé, secrétaire général du Groupement des travailleurs de Centrafrique (GSTC). Il a annoncé que les syndicats vont faire parvenir sur la table du gouvernement dès le 25 septembre un préavis de grève illimitée qui prendra effet à compter du 5 octobre prochain.
Les organisations syndicales ont signalé que "la grève n'épargnera aucun secteur de l'administration publique", histoire de ne pas laisser seulement les enseignants à l'action, ce qui impacterait directement et exclusivement sur la vie des écoliers, des élèves et des étudiants, comme cela se fait habituellement.
Dans le milieu des économistes, il est reproché aux syndicats l'absence de patriotisme et de nationalisme. Selon les analyses des économistes, depuis le déclenchement de la crise en RCA, le salaire qui est versé à terme échu aux fonctionnaires et agents de l'Etat provient des appuis budgétaires de la communauté internationale.
Sur seize préfectures, l'Etat n'en contrôle réellement que trois. Les recettes publiques sont générées grâce au seul corridor reliant la capitale centrafricaine Bangui et la capitale économique du Cameroun qui est Douala.
A cause des crises qui surgissent presque toutes les décennies en RCA, les fonctionnaires et agents de l'Etat ont, selon les cas, enregistré jusqu'à 20 mois d'arriérés de salaire, entre les régimes des défunts présidents André Kolingba (1981-1993) et Ange-Félix Patassé (1993-2003).
L'ancien président centrafricain François Bozizé (2003-2013) s'était, sous son règne, passé des arriérés de ses prédécesseurs. Seulement, il a veillé à ce que les salaires soient versés à terme échu.
Avec l'accession au pouvoir de la Séléka, avec Michel Djotodia, les fonctionnaires et agents de l'Etat ont enregistré deux mois d'arriérés de salaire, qui ne sont pas régularisés jusque-là. C'est donc la somme de ces arriérés qui est devenue la pomme de discorde entre les organisations syndicales et le gouvernement, juste à la rentrée officielle des classes.