Quelque 23.000 personnes ont fui Bocaranga et Niem, deux villes du nord-ouest de la Centrafrique et proches du Cameroun, en raison des violences, a-t-on appris mardi auprès du Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha).
"La grande majorité des habitants de Bocaranga, 15.000, et ceux de Niem, 8.000, se sont réfugiés dans la brousse où ils ne peuvent avoir accès à l'assistance humanitaire", a déclaré l'Ocha dans un communiqué de presse.
Samedi, des hommes armés du groupe armé 3R ont attaqué Bocaranga, malgré la présence en ville de Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
"Il ne fait aucun doute qu'il y a des victimes. Mais il est encore bien difficile de connaître leur nombre exact", a expliqué une source militaire à l'AFP.
Apparu fin 2015 dans le nord-ouest de la Centrafrique, le mouvement armé 3R prétend protéger la communauté peule contre les attaques des milices anti-balaka.
D'après l'Ocha, la ville de Niem, située à une quarantaine de kilomètres de Bouar, dans l'ouest du pays, a aussi été "prise" par un groupe armé.
Mi-septembre, le nombre de réfugiés et de déplacés ayant fui les violences en Centrafrique a atteint son "plus haut niveau" avec 1,1 million de personnes ayant dû fuir leur domicile sur 4,5 millions d'habitants.
La Centrafrique est depuis 2013 en proie à des violences continues. L'intervention de la France (2013-2016) et la Minusca (12.500 hommes) ont permis la tenue d'une élection présidentielle début 2016 et le retour d'un calme relatif à Bangui, mais pas dans l'intérieur du pays victime d'un regain de violences.
A la tribune de l'ONU, la semaine dernière, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a appelé la communauté internationale à "ne pas oublier" la Centrafrique.