Bangui – Après la prise de la Sous-préfecture de Bocaranga par les rebelles du 3R de Sidiki, ceux-ci semblent déterminer à conquérir d’autres contrées. Plus loin à 125 km, Bozoum la Préfecture de l’Ouham-Pendé continue d’enregistrer de nombreux déplacés et la panique a gagné cette ville où des coups de feu sont entendus dans la matinée du 27 septembre et la population a boudé la patrouille de la Minusca.
Depuis le 23 septembre, Bocaranga vit le calvaire imposé par les hommes de Sidiki, chef du 3R. Pour se mettre à l’abri les habitants se sont refugiés en brousse et une partie s’est déplacée à Bozoum et à Bouar dans de conditions très difficiles.
Sur le chemin de cet exil intérieur (Bozoum et Bouar), les civils sont la cible de ses hommes armés, a déploré le Père Aurelio Gazzera sur Twitter. « La prise de Bocaranga par les 3R s’étend. Des tirs sur les civils en fuite sur les axes Bocaranga-Bouar et Bocaranga-Bozoum, avec blessés et des morts » a –t- il rapporté.
Aussi, l’onde de choc de cette attaque a atteint Bozoum qui a accueilli les déplacés de Bocaranga et ses périphériques. La frayeur s’est emparée du chef – lieu de l’Ouham-pendé, a encore témoigné le Prélat. « Panique à Bozoum après la prise de Bocaranga. Des tirs, des barricades et la Minusca de passage est menacée et chassée par des autochtones», a –t – il informé.
Ce regain de violences dans l’Ouest centrafricain a empiré la situation humanitaire. Dans son dernier communiqué, OCHA Centrafrique a regretté que « la situation humanitaire dans l’Ouest de la Centrafrique se dégrade à nouveau depuis le début du mois de septembre causé le déplacement de 23.000 personnes en moins d’une semaine ».
Face à cette situation, le ton est monté dans l’opinion nationale. « La société civile menace d’une action de grande envergure d’ici 3 semaines si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités », a rapporté notre confrère Edouard Dropsy, Journaliste de RFI et de France24.
A la dernière Assemblée Générale de l’Onu, le Président centrafricain, F.A Touadera a plaidé pour le renforcement de la Minusca dont l’immobilisme est dénoncé par la population.