BANGUI - Les échos qui parviennent des zones sous contrôle rebelle indiquent clairement un sentiment de désapprobation des populations vis-à-vis des casques bleus de la mission onusienne de paix MINUSCA en République Centrafricaine (RCA), a relevé mercredi Xinhua.
Selon les politiques, en trois ans, la MINUSCA n'a pas pu mettre un terme à la recrudescence de l'insécurité en RCA. En outre, à cause de la passivité des troupes, il naît de nouveaux groupes armés, caractérisés par une flambée d'affrontements çà et là. Les militaires onusiens seraient témoins des tueries à grandes échelles, sans oser s'interposer alors qu'ils ont le mandat d'assurer la protection des populations.
Dans les villes centrafricaines de Bocaranga (nord-ouest) et Bangassou (sud-est) et Zémio (sud-est) et Bria (centre-est), les populations considèrent que les forces de la MINUSCA ne font rien pour leur protection. Raison pour laquelle, des membres de leurs familles sont massacrés par les groupes armés et que leurs maisons sont pillées et incendiées, les exposant à un dénuement qui ne dit pas son nom.
Pour exprimer leur désapprobation vis-à-vis de la MINUSCA, les populations de la ville centrafricaine de Bozoum (ouest) ont érigé des barricades mardi dernier pour empêcher le contingents bangladeshis d'entrer dans la ville. Idem dans la ville centrafricaine de Bouar (ouest) où des autodéfenses ont pensé que les navettes des militaires de la MINUSCA avaient pour but d'attiser le feu entre les groupes armés.
La même réprobation a été exprimée vis-à-vis des troupes marocaines de la MINUSCA à Bria et a été à l'origine de leur délocalisation, en juillet dernier, pour les remplacer par les contingents zambiens, égyptiens et mauritaniens.
En avril dernier, les populations de la ville centrafricaine de Kaga Bandoro (centre-nord) s'étaient soulevées contre une décision de la MINUSCA consistant à faire remplacer les contingents burundais et rwandais, beaucoup plus équilibrés selon les populations, que les Pakistanais.
Sous le prétexte d'être exaspérés, certains groupes n'hésitent pas à s'attaquer directement aux troupes de la MINUSCA. Ces attaques se soldent souvent par des blessés ou, dans le plus pire des cas, des morts.
Un communiqué de la MINUSCA du 24 septembre a fait mention d'une attaque dirigée contre des casques bleus dans la ville centrafricaine de Gambo (sud-est).
Les populations frustrées réclament sans détour le redéploiement des Forces armées centrafricaines (FACA) qui malheureusement ne pourront pas être opérationnelles à cause d'un embargo sur l'importation des armes en Centrafrique. La MINUSCA et la mission européenne de formation des FACA (EUTM/RCA) hésitent encore sur l'option du redéploiement de l'armée centrafricaine.