Après l’intervention panafricaine aux côtés de la Centrafrique au plus fort de la crise à travers la Misca, une feuille de route a été initiée et adoptée le 17 juillet 2017 à Libreville, au Gabon. Cette feuille de route prévoit un mécanisme africain pour la résolution de la crise.
Se mettre autour de la table malgré les divergences et se parler pour obtenir la paix, c’est l’objectif de la feuille de route de l’Union Africaine, selon le ministre congolais des Affaires Etrangères Mr Jean Claude Gakosso.
Cette feuille de route, loin d‘être une initiative sans lendemain, a connu l’implication des pays partenaires pour la paix et des organisations qui se sont réunis à Bangui, dans un panel des experts qui se sont assignés les missions suivantes : convoquer les rencontres avec les parties prenantes et modérer les discussions ; faciliter la recherche de consensus et de compromis entre les Parties centrafricaines ; faire observer les principes directeurs édictés dans la Feuille de route en vue de favoriser un climat de paix entre les parties prenantes centrafricaines.
« La mission est délicate, mais la méthodologie pourra faciliter les choses », d’après le ministre congolais des Affaires Etrangères, Jean Claude Gakosso qui définit les qualités attendues des facilitateurs : « la probité morale, la neutralité, l’unité, l’engagement à toute épreuve, la persévérance car il n’y a pas d’alternative à la paix » a-t-il insisté.
Faire de la paix en RCA une exigence, les Etats africains s’investissent davantage et ne se montrent pas fatigués pour accompagner ce pays au sortir du chao. Mais les centrafricains doivent jouer leur partition en comprenant qu’ils ne sont pas les seuls et qu’il faut sauver la paix à tous les prix.
Le gouvernement centrafricain signataire de la feuille de route mesure les enjeux de l’initiative, à travers son ministre des Affaires Etrangères Charles Armel Doubane, qui qualifie l’initiative de « cette initiative de dernière chance pour les Centrafricains de créer les conditions d’une accalmie durable devant déboucher forcement sur la paix de laquelle dépend la relance, le relèvement, puis le développement de la RCA ».
Faustin Archange Touadera, favorable à l’initiative africaine a désigné un point focal : Jean Wilibiro Sacko, ministre conseiller à la Présidence en charge du DDRR, RSS et Réconciliation nationale au sein du panel des experts pour porter les questions essentielles. Une mission additionnelle placée sur la même trajectoire du gouvernement pour faire un DDR négocié et aboutir à une réconciliation apaisée.
L’initiative africaine, qui ne met pas entre parenthèse la justice, se veut raisonnable et pratique. Le dénominateur commun, c’est l’adhésion des groupes armés réputés farouches et leur disponibilité à parler dans un cadre et format de dialogue inclusif. Est-ce que le panel des experts et les négociations qui s’en suivront, aboutiront au dialogue global pour la paix ? Voilà la grande interrogation et si cela arrive, ce sera un pas de franchi.