BANGUI — La cour des comptes européenne dans son rapport d’audit publié la semaine dernière a critiqué les procédures de recrutement des organisations de la mise en œuvre du Fonds Bekou en Centrafrique ainsi que les résultats de ce fonds, crée pour répondre aux besoins des populations vulnérables de la Centrafrique.
Le rapport de ce audit épingle la préparation « imparfaite » de cette initiative avec une impression « d’à peu près dans la gestion des 146 millions € promis ». Le rapport souligne aussi qu’avant le lancement du Fonds, la Commission Européenne n’a pas suffisamment bien évalué les canaux de financement. Elle n’a pas davantage analysé de manière exhaustive les besoins de Bangui et la procédure de sélection des ONG mettant en œuvre les réalisations de ce fonds ne sont pas claire et ne répondent pas au protocole de la Commission de l’Union-Européenne en la matière. Pire, il y a peu de preuves que ce fonds ait véritablement aidé à consolider les actions de la communauté internationale en Centrafrique.
Poursuivant, la Cour des Comptes déplore que « les procédures appliquées par le fonds fiduciaire Bêkou dans le choix des organisations d’exécution pour les projets n’ont pas été formalisées dans les lignes directrices sur les fonds d’affectation spéciale de l’UE ».
Elle déplore en « outre un nombre limité de contrats de service, le fonds fiduciaire de Bêkou a utilisé trois méthodes différentes pour sélectionner les organisations pour la mise en œuvre des projets: quatre accords de coopération délégués, dix prix directs et douze prix suite à un appel restreint aux manifestations d’intérêt ». Selon le rapport d’audit regrette qu’« il n’était pas totalement transparent de la manière dont les organisations chargées de l’exécution avaient été choisies ».
Le rapport relève aussi que le fonds fiduciaire de Bêkou n’a pas de cadre pour mesurer son rendement « puisqu’il n’a pas établi une chaîne de résultats complète pour son objectif général, en précisant les résultats escomptés (résultats, résultats, impact), avec des indicateurs correspondants ».
En dépit de certaines insuffisances, les auditeurs estiment que le choix de mettre en place le fonds était adapté aux circonstances. « Sa gestion n’est pas encore optimale dans trois domaines: « la coordination entre les parties prenantes; la transparence, la rapidité et le rapport coût-efficacité des procédures; les mécanismes de suivi et d’évaluation ».
Les point positifs du fonds Bêkou sont « les résultats qu’il a permis d’obtenir jusqu’à présent sont cependant globalement positifs. Nos recommandations devraient contribuer à améliorer la conception et la gestion de ce fonds fiduciaire en particulier et des fonds fiduciaires de l’UE en général », ont noté les auditeurs.
Le fonds fiduciaire Bêkou de l’Union-Européenne pour la République Centrafricaine, premier fonds de ce type géré par la Commission européenne, a été créé en 2014. Ce Fonds est alimenté par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, l’Italie et la Suisse, pour accompagner la sortie de crise en Centrafrique.
Le Fonds Bêkou est mis en œuvre en Centrafrique par plusieurs organisations internationales qui ont sous-traité avec certaines ONG nationales et le gouvernement. Ce fonds contribue depuis la transition à la reconstruction du pays, à travers la restauration de l’administration, la relance économique et les services essentiels, notamment l’électricité, les transports, la santé et l’éducation.