La ville de Zémio, dans l'est de la Centrafrique, fait face depuis le 25 septembre à une recrudescence des violences, a-t-on appris vendredi auprès des Nations unies, alors que la ville est sous le feu des groupes armés depuis le mois de juin.
"Des informations font état de trois incursions dans la ville" depuis lundi, a déclaré vendredi le bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires, Ocha, qui fait état de 10 blessés dont trois graves "nécessitant une évacuation".
Ocha fait état de cas d'incendies de maisons et de nouveaux déplacements en brousse de populations fuyant les combats, mais aucun chiffre n'est disponible.
En juin, puis en août et en septembre, la ville située à environ 700 kilomètres à vol d'oiseau de Bangui a été la cible d'attaques de groupes armés non identifiés entrainant la fuite de 25.000 personnes, en République démocratique du Congo (RDC) voisine, mais aussi dans les villes alentours et en brousse.
Selon Ocha, des personnes fuyant les violences ont été signalées à Obo, à plus de 200 kilomètres de Zémio.
Aucun bilan du nombre de victimes civiles n'est disponible depuis juin, en raison des difficultés d'accès à la ville et de l'absence de couverture téléphonique.
En juillet, la plupart des ONG ont suspendu leur activité en raison du climat sécuritaire. "A Zémio, seul le service minimum de santé est en cours", a souligné vendredi Ocha.
La Centrafrique subit depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, avec en ligne de mire le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence.
Selon l'ONU, un quart des 4,5 millions d'habitants a fui son lieu de vie, plus haut pourcentage "jamais observé" dans un pays empêtré dans des violences depuis 2013.
L'intervention de la France (2013-2016) et de la Minusca (12.500 hommes) ont certes permis un retour du calme à Bangui, mais pas dans les provinces, qui restent majoritairement contrôlées par les groupes armés.