Le bilan de l’affrontement qui a opposé ces derniers jours, les soldats de la Sangaris et les ex-Séléka dans la ville de Batangafo commence à tomber. Selon des sources indépendantes, une cinquantaine de combattants ont été tués tandis que plus de cent autres se sont retrouvés avec des blessures graves. La Sangaris a sorti le grand jeu à Batangafo lors des combats qu’elle a livrés avec les ex-Séléka.
Pendant deux jours, la force française a utilisé de grandes artilleries pour neutraliser les éléments de l’ex-Séléka qui les auraient attaqués. Selon un responsable de la croix rouge locale de la ville de Batangafo, joint par Centrafrique Libre, plusieurs combattants de la coalition Séléka ont péri « Nous avons enregistré une vingtaine de morts mais il y a plusieurs autres cadavres dans la brousse qui entoure la ville de Batangafo.
C’est dans cette zone là que les bombardements ont été très intensifs et qu’il y a eu plusieurs cas de blessures et de morts. Je crois que nous sommes à plus de cinquante morts et d’une centaine de blessés graves. Mais c’est dans les jours à venir qu’on pourra donner un bilan plus clair ».
Les habitants de la ville de Batangafo joints dans la journée du mercredi 06 ont affirmé avoir vu plusieurs ex-Séléka blessés ainsi que des morts. « Il y a des combattants de l’ex-Séléka blessés qui ont été conduits à ma sous préfecture où nous nous sommes réfugiés. Je ne connais pas le nombre exact mais, ils sont nombreux à être ramenés ici avec des blessures de grandes portées.
Au niveau de la base des ex-Séléka, il y a eu beaucoup de morts à cause des bombardements » a confié un instituteur de la ville qui s’est réfugié avec toute sa famille à la sous préfecture.
Une autorité municipale contactée par Centrafrique Libre a parlé de bilan lourd du coté des ex-Séléka « jusque là, les informations que j’ai font état de nombreux Séléka tués dans les bombardements. J’ai vu quelques morts mais j’attends d’avoir une idée précise. Ce que je peux vous dire, c’est que le bilan doit être lourd vu les armes qui ont été utilisées par les soldats français ».
Le porte parole de la coalition Séléka a confié avoir perdu contact avec la base de Batangafo après ces combats « depuis hier, je n’ai pas pu joindre les éléments qui sont dans cette ville. Je sais que la Sangaris les a attaqués mais attend des précisions avant de faire des déclarations ».
Un officier de la Sangaris a confirmé à Centrafrique Libre l’utilisation des avions bombardiers. Pour lui, c’était une démonstration de force « dans cette ville, les groupes armés ne font qu’à leur tête.
Ils ne respectent aucune force internationale. Comme certains nous ont attaqués, il fallait leur prouver le contraire, c’est ce qu’on a fait. Concernant le bilan, c’est difficile pour le moment d’avoir des données précises. Nous savons seulement qu’il y a eu des blessés et éventuellement des morts qui ne sont pas du coté de la force Sangaris ».
Les combats entre la Sangaris et les éléments de l’ex-Séléka à Batangafo sont partis d’un affrontement qui a opposé les ex-Séléka aux Antibalaka. Quand la Sangaris a voulu intervenir pour mettre un terme, les ex-Séléka ont réagi, ce qui a poussé les éléments de cette force à utiliser l’artillerie lourde. Ces combats ont duré deux jours.
Diane LINGANGUE