Alors qu’une équipe gouvernementale s’est rendue à Bocaranga afin de négocier le retrait des rebelles du 3R de cette sous-préfecture qui serait en bonne voie, les anti-Balaka de la région, quant à eux, continuent de faire parler de leurs métiers et montrer les œuvres au grand public. Pour preuve, ils viennent de commettre un braquage spectaculaire de plus de 10 000 bœufs et ramener à Bozoum. Ce qui pourrait raviver la tension dans la région.
Exactement comme à Bocaranga, la population de Bozoum, chef-lieu de l’Ouham-Péndé, s’inquiète sérieusement du comportement antisocial des miliciens anti-Balaka composés en majorité, faut-il le rappeler, des voleurs de même ethnie que François Bozizé et surnommés par leurs admirateurs « Patriotes » qui consiste à braquer, voler et assassiner les éleveurs peuls et récupérer leur bétail.
Le week-end dernier, les anti-Balaka de Bozoum, galvanisés en bloc par l’arrivée massive de leurs compagnons et frères machettes de Bocaranga fuyant les rebelles du 3R, sont partis assassiner des éleveurs peuls à une centaine de kilomètre dans la brousse située entre Bozoum et Koui et emporter ainsi leurs milliers de bœufs à Bozoum.
Vu le nombre impressionnant des bœufs que certains estiment à environ 10 000 têtes que les anti-balaka ont ramenées, les habitants de Bozoum craignent les représailles des rebelles du 3R qui n’hésiteraient pas un seul instant à pourchasser les auteurs de ce vol jusqu’à leurs derniers retranchements. Comme ils l’ont fait jusqu’à Bocaranga.
Cette situation crée la panique à Bozoum et pousse le Prêtre de de la ville, le Père Aurelio Gazzero a confisqué tous ces bœufs et a convoqué une réunion avec les voleurs hier à la maison des Jeunes. Mais ces voleurs ont refusé que la réunion se tienne.
De l’autre côté à Bocaranga, l’équipe gouvernementale assistée de la MINUSCA envoyée sur place pour négocier avec le chef rebelle Siddiki aurait obtenu le ferme engagement de ce dernier que ses éléments vont se retirer d’ici lundi de Bocaranga afin de laisser les civils déplacés de regagner leurs domiciles sans délai.
Alors que les 3R s’engagent à quitter Bocaranga, tout le monde se demande qui va stopper la folie meurtrière des anti-Balaka ? À Bangui comme en provinces, personne ne semble se soucier des dégâts causés par ces miliciens anti-Balaka qui s’organisent de plus en plus comme des narcotrafiquants soutenus par les autorités, les maires et certains députés de la région.
Par : Gisèle MOLOMA, CNC