Les prières ont repris à la mosquée du quartier Miskine où il y a encore quelques mois les musulmans n’étaient pas les bienvenus. Depuis fin 2013, seule la mosquée du quartier du PK5 où se sont réfugiés tous les musulmans après les violences intercommunautaires, accueillaient les prières. Reportage.
Vendredi, à la mosquée du quartier Miskine, à Bangui. Vêtu d’un maillot de l’équipe de foot de la Côte d’Ivoire, « Ib » lance l’appel à la prière à l’aide d’un vieux mégaphone. La pluie, qui a quasiment bloqué toutes les activités dans la capitale centrafricaine, n’a pas empêché les fidèles de venir prier pour le troisième vendredi consécutif dans ce quartier où les musulmans étaient indésirables. Ils sont une dizaine à s’installer sur des nattes, sous la bâche floquée du logo du UNHCR qui sert d’abris.
« Depuis que nous avons repris, nous n’avons eu aucun problème de sécurité », se félicite Ali Oumar, imam adjoint de la mosquée de Miskine. « Il manque juste que nous puissions retourner vivre dans le quartier, afin de faire les cinq prières sur place. Mais chaque vendredi, grâce à Dieu, nous venons toujours prier ici. »
La mosquée du père de Noureddine Adam
Avant décembre 2013, cette mosquée était dirigée par le père de Noureddine Adam, ancien numéro 2 de la Séléka. Après le coup d’État, certains responsables religieux de cette mosquée ont été accusés de prédications extrémistes. Elle a fait partie des toutes premières mosquées à avoir été pillées et détruites. Les miliciens musulmans qui la protégeait ont cédé face aux attaques des miliciens anti-balaka.
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