BANGUI — Le retour à Bangui du siège de la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) est conditionné au décaissement de 950 millions de CFA en termes de cotisation pour la facilitation et la préparation du siège, a-t-on appris des sources diplomatiques.
Le siège de la Commission de la CEMAC a été délocalisé à Malabo en Guinée Équatoriale au plus fort de la crise sécuritaire en 2013. Au bénéfice de la stabilité dans la capitale, le 17 juin 2017 en Guinée Équatoriale, les chefs d’Etat de la sous-région ont décidé du retour du siège à Bangui. Malgré cette décision, les moyens financiers, notamment la contribution de la Centrafrique bloque encore cette réinstallation.
Selon certaines indiscrétions du milieu diplomatique, la Centrafrique doit beaucoup d’argent pour faciliter ce retour, « Le pays doit environ 950 millions de FCFA pour préparer le retour du reste de l’équipe, précisément des commissaires et du président de la Commission. C’est cet argent qui doit permettre le paiement du logement, la réhabilitation de certains bureaux. Si le retour de toute l’équipe freine, c’est par manque de moyen financier », a confié cette source au RJDH sous couvert d’anonymat.
D’autres sources parlent aussi du blocus de la nouvelle équipe, « la nouvelle équipe de la Commission ne veut pas revenir à Bangui. Elle profite de la situation financière pour soutenir leur idée de rester à Malabo », a révélé cette source.
Contacté par le RJDH, Jean Eudes Teya, Commissaire du Département de l’Education, de la Recherche et du Développement Social chargé de Droits de l’Homme et de la Bonne Gouvernance de la Commission CEMAC, reste diplomatique à ce sujet. « Pour que ce retour à Bangui soit effectif, il y’a certes des ressources financières qui sont nécessaires. Le mouvement du retour a commencé, une bonne partie est à pied d’œuvre à Bangui. Cependant, nous devons quand même faire attention à fournir les efforts nécessaires pour que les ressources financières attendues en contribution de tous les pays soient rendues disponibles de manière à privilégier le retour de la commission et la continuité », a-t-il confié au RJDH.
A Bangui, c’est le silence et la méfiance. Au ministère des Finances et du Budget, l’absence du ministre et des cadres responsables du paiement des cotisations oblige d’autres personnes à ne pas commenter l’information. Une source s’est confiée au RJDH en ces termes : « Ce que je peux vous dire c’est que le Ministre avait instruit l’ouverture d’un compte par rapport à la cotisation de la TIC (taxe intercommunautaire). Ce compte commence déjà à être alimenté. Je n’ai aucune information en plus ».
Le retour du siège de la CEMAC à Bangui, lieu initial est acté par la réunion des chefs d’Etat membres de la communauté. Les difficultés inhérentes à ce retour s’ajoutent à celle de la libre circulation et l’identité commune dans la communauté.