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La Centrafrique, vers un nouveau dialogue inclusif ?
Publié le samedi 7 octobre 2017  |  RJDH Centrafrique
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© Autre presse par DR
Le Président Faustin Archange Touadera assiste à la finale de la Coupe de la cohésion sociale
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Le unième dialogue avec les protagonistes du conflit se profile à l’horizon Centrafricain, le tout sur fond d’amnistie.

Nous aimerions croire à cette solution présentée par nos Frères et approuvée par le Président Français, comme seule voie de sortie de crise. Or, notre Histoire est là pour rappeler qu’un dialogue, avec les acteurs du conflit érigés en solution, n’est ni crédible ni légitime. De fait, nous anticipons aisément l’échec et les impacts de ce qui nous est proposé. Pratiquer l’impunité, sur fond de dialogue avec les protagonistes, revient à entretenir la violence comme seul moyen d’accéder au pouvoir et aux ressources.

Si dialogue il doit y avoir, celui-ci se doit d’être légitime et équitable afin de surmonter et dépasser le conflit et non d’être en quête d’un idéal absolu.

Pour une Réconciliation Nationale, ne faille-t-il pas considérer l’ensemble des parties prenantes de la crise, acteurs et victimes, pour un dialogue loyal sans privilégier une partie au détriment de l’autre.

Il ne s’agit pas de re-pratiquer l’impunité en graciant les criminels tout en condamnant le peuple à pardonner de nouveau à ses bourreaux. Comment Réconcilier lorsque seul le sort des oppresseurs est mis en avant ?

Pardonner ? Oui, le Centrafricain en est capable mais le pardon exige l’aveu des crimes commis.

Dialoguer ? Oui, à la seule condition que ce soit fait en équité et à armes égales.

Quelle est cette hiérarchisation des valeurs qui permet, qu’un crime commis par un terroriste sur un Européen est inadmissible, indigne et constitue une violation de ses droits, et qu’à contrario, ce même crime sur un Centrafricain ne crée pas une indignation mais un appel au pardon et à l’amnistie du criminel ? N’est-ce pas là une manière, pour le pays des Droits de l’Homme, de vulgariser la hiérarchie des valeurs en réduisant la vie de l’Homme noir à peu de chose ?

Le sang des veines de l’être humain Centrafricain n’est-il pas comme celui de l’humain Européen qui lorsqu’il coule indigne les dirigeants ?

Et dire que cette supercherie a été concoctée par l’Union Africaine, organe censé avoir compris que seuls les Grands Ensembles unis survivent dans un monde où la géostratégie fait des ravages. Aussi maintenir à zéro son voisin ne peut garantir à aucun Etat son propre développement.

Une feuille de route, régionale ou continentale, serait plus opportune à l’Afrique pour sa survie et sa sortie du statut « en voie de développement ». Démontrons notre capacité à travailler et à vivre ensemble en paix avec nous-mêmes et avec les autres.

Sylvie Baïpo Temon
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