BANGUI – Après l’expiration de son ultimatum au 3R de quitter Bocaranga, la Force de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA), a chassé les hommes armés de la ville, hier 07 octobre après une opération militaire.
Dans son message posté sur Twitter, Hervé Verhoosel, le Directeur des Relations Publiques et de la Communication de la Minusca a indiqué que « Bocaranga sous contrôle de la Minusca. Les groupes armés ont quitté la ville après l’opération militaire de ce jour ».
Pour réussir l’opération, les Casques Bleus onusiens ont usé de lourds moyens militaires, c’est ce qu’a affirmé la Mission de l’ONU en Centrafrique dans son récent communiqué. « La Force de la MINUSCA a engagé des moyens importants, y compris des hélicoptères », lit-on dans le message.
Selon l’ONU, « les objectifs initiaux de l’opération ont été atteints et l’effort en cours vise à sécuriser la ville et ses environs afin d’empêcher le retour à Bocaranga des 3R et d’autres éléments et groupes armés, y compris les anti-Balaka ».
Cette opération aurait fait un mort et un blessé grave du côté 3R et une fille de 15 ans blessée mais aussi des dégâts collatéraux.
Après cette opération, nombreux sont les centrafricains à s’interroger pourquoi la Minusca avec tous ses moyens militaires n’a-elle pas empêché les 3R de prendre la ville ? N’est-il pas un acte délibéré ? « Pourquoi ne pas les mettre hors d’état de nuire définitivement? », a réclamé Henri-Blaise N’damas.
Par ailleurs, cette intervention de la Minusca a interpellé les centrafricains sur le réel mandat de la mission onusienne. De Alidao à Mobaye, Bangassou jusqu’à Zemio, à Batangafo, Kaga-Bandoro, quel rôle joue la Minusca pour qu’un million de centrafricains soient des déplacés ou des réfugiés ? « C’est l’occasion une fois de plus d’exiger une nette clarification du mandat de la Minusca », s’est indigné Guy José Kossa, un polémiste centrafricain.
Ce sursaut de la Minusca est-elle la réponse au discours de Trump qui a regretté la bureaucratie onusienne ? ou « un lobbying fort de la part des ressortissants de Ouham-Pendé et Nana-Mambéré via leur coordination auprès des autorités de Bangui et de l’État major de la Minusca » comme l’a souligné Rocka Rollin ? Si ce n’est le résultat du déplacement des Ministres de la Défense et ses homologues de la Sécurité Publique et des Affaires Humanitaires.
Après Bocaranga, les villes de Ngaoundaye et Bang seraient dans la ligne de mire de la Minusca. Cependant, la crise s’enlise à Zemio, Mobaye, Bangasou, Batangafo….