Certaines régions sont complètement plongées dans le noir. Dans la capitale, il faut faire avec des “délestages rotatifs” pour gérer les 34 MW disponibles. Le pays disposerait pourtant d’un potentiel hydroélectrique de plus de 2 000 MW
La République centrafricaine (RCA) dispose d’un taux d’électrification de 3% sur l’ensemble de son territoire d’une superficie de 622 984 km², selon les données présentées lundi 02 octobre dans la capitale du Cameroun par Moussa Ousman, directeur de l’Energie au ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique de la Centrafrique.
D’après les précisions de cet officiel – qui prenait part à un forum organisé à Yaoundé sur les défis énergétiques en Afrique centrale – la capitale de la RCA, Bangui, absorbe 20% de ce taux d’électrification tandis qu’il se situe à 1% dans certaines régions. L’électricité est absente dans de nombreuses zones rurales.
Le pays abrite un barrage et deux centrales hydroélectriques de 18 MW (8MW à Bouali 1 et 10MW à Bouali 2); ainsi qu’une centrale thermique avec une capacité installée de 22 MW. D’autres petites centrales thermiques ont été construites dans une quinzaine de villes mais toutes sont aujourd’hui à l’arrêt à cause du coût élevé du combustible (diesel).
A Bangui et quelques zones environnantes, il a été mis en place des “délestages rotatifs” (08h d’électricité par jour) pour qu’il y ait un minimum de fourniture d’énergie auprès du plus grand nombre.
D’après les données de Enerca, l’entreprise publique de production et de distribution de l’électricité en République centrafricaine, la capacité de production actuelle dans le pays est de 34 MW.
Le gouvernement a élaboré un programme d’investissement sur la période 2016 – 2020 qui prévoit de porter cette capacité à 540 MW en réalisant des investissements de 2 200 milliards de F CFA (344 millions d’euros). Ce programme prévoit la réduction de l’utilisation du diesel dans les centrales thermiques en déployant des solutions d’alimentation à l’énergie solaire.
D’après le directeur de l’Energie au ministère en charge des questions énergétiques, le pays bénéficie d’une irradiation solaire de 5Kwh/m2/jour en moyenne sur l’ensemble du territoire. Il est d’ailleurs déjà prévu à cet effet la construction d’une centrale solaire de 40 MW à Bangui, sur un co-financement Banque Mondiale – Eximbank de Chine.
Dans le domaine hydroélectrique, la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a financé une étude pour la construction de la centrale de Dimoli (180MW), a annoncé Moussa Ousman.
D’après ce responsable, le potentiel hydroélectrique de la RCA, “selon une étude menée en 1972”, est supérieur à 2 000 MW.
D’autres ressources pour lesquelles les données existent peuvent aussi être exploitées dans le pays, à l’instar de la biomasse et du bois en particulier. La RCA est dotée de 5,6 millions d’hectares de forêt dense et 6,2 millions d’hectares de savane boisée.
Le pays n’arrive pas cependant à tirer profit de son potentiel à cause des crises politiques et civiles à répétition dans le pays depuis l’obtention de l’indépendance en 1960.
La Centrafrique figure au 188e rang sur 188 pays à l’Indice de développement humain (IDH) 2016.