Bangui, (ACAP)- Deux femmes sexagénaires accusées de sorcellerie ont trouvé la mort, la semaine dernière à Bolémba et Boda, dans la préfecture de la Lobaye, victimes de la justice populaire.
Selon une source proche de la Municipalité de Bolémba citée par le correspondant de la Radio rurale de M’baïki, José Kogréngbo, une légionnaire a été enterrée vivante car accusée par ses proches parents d’être à l’origine de plusieurs cas de décès dans la famille.
Une résidente de Boda a été, quant à elle, lynchée par les jeunes de cette localité pour des faits similaires, a indiqué le correspondant.
Suite à la recrudescence de ces actes extra-judiciaires dans la ville de M’baïki et ses environs, des voix s’élèvent déjà pour décrier cette pratique qui tend à rentrer dans les mœurs de notre pays, a-t-il souligné.
Parmi les adversaires de cette justice populaire, a-t-il poursuivi, "il y a ceux qui pensent que la loi ne définit pas clairement les infractions liées à la pratique de la sorcellerie, notamment l’absence de preuve".
José Kogréngbo a noté que les vieux de la localité ont invité les autorités nationales à les protéger par une loi contraignante susceptible de conduire les bourreaux à y réfléchir à deux fois avant d’agir.
Pour mémoire, en 2011, l'Assemblée nationale avait rejeté, lors d'une révision du code pénal, un amendement visant à dépénaliser la sorcellerie.