Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a conclu mercredi une visite en République centrafricaine (RCA), avec une mise en garde à l’endroit des responsables d’atrocités et de ceux qui instrumentalisent et incitent à la haine ethnique et confessionnelle dans le pays, selon un communiqué publié mercredi par l’ONU.
"Je condamne avec la plus grande fermeté l’instrumentalisation et l’incitation à la haine ethnique et confessionnelle menée par les groupes armés et milices ainsi que par les hommes politiques complices, pour asseoir leur contrôle territorial, mobiliser des combattants, ou étendre leur prédation aux propriétés privées ainsi qu’aux ressources économiques du pays", a déclaré le Conseiller spécial à Bangui à l’issue d’une mission de six jours en RCA. "Tout individu responsable d’atrocités criminelles, ou d’incitation à les commettre, devra tôt ou tard assumer la responsabilité pénale de ses actes, et faire face à la justice nationale ou internationale", a-t-il souligné.
Le Conseiller spécial s’est rendu en RCA "suite aux rapports très inquiétants faisant état de recrudescence de violations graves des droits de l’homme et d’atteintes au droit international humanitaire". Les violations rapportées incluent des violences sexuelles sur fond d’affrontements des groupes armés et d’instrumentalisation de la religion, des sensibilités ethniques ou des origines des communautés observées du sud-est au nord-ouest du pays.
Lors de sa mission, M Dieng s’est rendu avec la ministre centrafricain de la Défense à Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto, qui fut le théâtre de violences et de déplacement de populations civiles.
Il a également été reçu par le chef de l’Etat centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement. Il a aussi rencontré des acteurs politiques, des leaders religieux et communautaires, des représentants de groupes armés, de la société civile et des médias ainsi que des victimes.
"J’ai pu saisir cette opportunité pour mobiliser les autorités, acteurs nationaux, les représentants de groupes armés, les victimes et partenaires internationaux afin d’ouvrir un dialogue quant aux mesures urgentes, concertées et coordonnées, à adopter pour faire cesser la violence, apaiser les tensions intercommunautaires et soulager les souffrances des populations civiles", a dit M. Dieng. Selon lui, toutes les victimes lui ont exprimé "le même souhait qui est de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie avec tous les Centrafricains", déplorant que "les civils chrétiens, musulmans et peulhs sont pris en otage par les groupes armés". F