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Centrafrique : Gouvernement et FAO à Bambari pour les premiers pas d’une ‘’ville émergente’’
Publié le jeudi 12 octobre 2017  |  Corbeau News
Marie
© Autre presse par DR
Marie Noëlle Koyara, ministre d’Etat à la Défense de Centrafrique
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Le 6 octobre dernier, le Gouvernement représenté par deux Ministres, Youssoufa Yérima Madjo et Bertrand Touaboy, respectivement de l’Elevage et Santé animale et de l’Entreprenariat, ainsi que le Représentant résident de la FAO, Jean Alexandre Scaglia ont lancé les premiers pas de POSIB.
Le Plan de stabilisation opérationnel de stabilisation immédiate de Bambari (POSIB) a été une initiative du gouvernement avec l’appui des partenaires. Comme l’indique son nom, ce plan dont la vision est insufflée par le Président de la République, Pr Faustin Archange Touadera, lancé le 12 mars 2017, vise, dans le cadre du Plan national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA), de faire de Bambari une « ville émergente ». C’est une expérience pilote pour être dupliquée dans les autres villes de provinces en cette période cruciale de reconstruction post-crise en RCA.

L’ambition du Gouvernement et des partenaires à travers le POSIB est importante et vise à relever d’énormes défis dans cette ville totalement détruite pendant la crise. C’est pour cela qu’à en croire le Ministre Bertrand Touaboy, « ce plan opérationnel met en œuvre de manière intégrée les priorités du RCPCA qui sont particulièrement pertinentes dans le contexte spécifique de Bambari et de la Ouaka afin (i) de stabiliser la situation suite au départ de l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique – aile Séléka dirigée par Ali Darass à Bambari) et au déploiement des Forces de sécurité intérieure en mars 2017; (ii) d’apporter des dividendes concrets de relèvement à la population ; et, (iii) de servir de modèle à répliquer dans d’autres régions ».

Faut il le rappeler que le POSIB comprend deux parties principales, à savoir (i) les projets prioritaires de relèvement immédiat à mettre en œuvre en 2017 ; (ii) les projets identifiés par les Départements ministériels qui sont des projets plus structurants à mettre en œuvre en 2018-2019.
Entre temps, une première mission gouvernementale musclée conduite par la Ministre de la Défense nationale, Marie Noëlle Koyara s’est déployée à Bambari du 25 au 27 septembre 2017 dans le cadre du POSIB. Il s’agit pour cette mission d’« évaluer l’état d’avancement de la mise en œuvre du Plan Opérationnel de Stabilisation Immédiate de Bambari ; identifier les dispositions idoines que les Départements ministériels sont amenés à prendre aux fins d’accélérer et de faciliter la mise en œuvre des projets prioritaires identifiés pour 2017 ; identifier les projets prioritaires dont les dossiers techniques doivent être finalisés pour permettre la mobilisation des ressources additionnelles et leur mise en œuvre en 2018 -2019 », comme l’a souligné la chef de mission, Mme Marie Noëlle Koyara.

Les premiers pas de POSIB avec l’insertion professionnelle des ex-combattants
C’est à travers le projet ‘’Assistance d’urgence pour la relance d’activités agricoles en faveur des jeunes ex-combattants démobilisés’’, que démarrent les premiers pas de POSIB. Ce projet a été lancé le 06 octobre 2017 à Bambari avec l’appui de la FAO.

Au lancement du projet, des kits agricoles et pastoraux ont été remis symboliquement aux jeunes et aux femmes de différentes communautés qui se sont exprimés en faveur de l’entrepreneuriat agricole et d’autres activités génératrices de revenus dans la préfecture de la Ouaka. Ainsi, trois sites d’activités agropastorales ont été visités, notamment le site d’élevage de porcs de Pladama-Ouaka, le site de Camp et le site des Activités génératrices de revenus qui regroupe des femmes musulmanes et chrétiennes.

Selon Jean Alexandre Scaglia, Représentant résident de la FAO, à travers ce projet, il est question d’« améliorer dans l’immédiat les conditions d’existence des jeunes ex-combattants démobilisés vulnérables par la distribution de kits d’intrants agricoles, qui puissent leur permettre de lancer des activités de production, de transformation de produits agricoles et améliorer leur sécurité alimentaire et leurs moyens d’existence ». Scaglia a souligné par ailleurs que « ce projet représente la contribution immédiate de la FAO au Plan de démobilisation et à l’opérationnalisation de la Feuille de route de la relance agricole 2016-2018. L’action de la FAO grâce à ce projet sera directement et fortement impliquée dans l’Axe 2 : ‘’Agriculture, facteur de réconciliation nationale’’, tout en soutenant la réalisation de l’Axe 3 consacré à l’ ‘’Insertion professionnelle et entrepreneuriat des jeunes pour la modernisation de l’agriculture’’ ».

Lancement du POSIB et les attentes de la population de Bambari
La satisfaction se lisait sur le visage de tous les bénéficiaires. Richard Nguerengou est Président du Groupement agropastoral ‘’Toumba yéré’’ qui tient l’élevage de porcs, moutons et cabris, depuis deux ans dans le quartier Kidjigra. « Depuis que nous avons initié notre groupement, nous n’avons bénéficié de l’aide de personne. Ce qui a fait qu’il était difficile pour nous de développer notre activité. Le nombre de nos animaux est insignifiant jusque-là. C’est pourquoi, nous nous réjouissons de voir que le gouvernement et la FAO venir pour renforcer nos activités et nous aider à augmenter notre production », s’est-il réjoui.

Oumar Ndjaye lui-aussi éleveur de bovins de quartier Wangaye et ex-combattant a des attentes claires : « Nous avons un sérieux problème de produits vétérinaires, afin de vacciner ou de traiter nos bêtes. Il n’y a pas une seule pharmacie vétérinaire à Bambari là où nous pouvons acheter ces produits », a-t-il indiqué. Et à Moutapha Faki d’ajouter que « nous, les éleveurs, on a des problèmes de sécurité pour nous et pour nos animaux s’il faut aller au-delà de 5 kilomètres pour paitre les bêtes ».

Quant Philippe Médé cultivateur, les attentes portent sur l’amélioration des conditions de culture. « Nous souhaitons qu’à travers ce projet, le gouvernement nous aide en nous fournissant des bonnes semences, des intrants, mais surtout de nous aider à aller vers la culture attelée », a-t-il indiqué.

Au quartier Adji, Mme Aurélie Ndoyé préside l’Association des femmes musulmanes et chrétiennes spécialisée dans les petits commerces. Pour elle, « La ville de Bambari a été durement touchée par la crise, et surtout nous les femmes qui ont tout perdu. Dans notre Association, nous aidons les femmes de toutes les communautés à se mettre ensemble et à développer les activités génératrices de revenus pour leur permettre de se faire une petite économie familiale. »

Notons que le Maire de la ville de Bambari, Abel Matchipata et l’honorable Kabirou Député de Bambari 1 ont souligné que la ville regorge d’énormes potentialités agropastorales et que la relance des activités dans la localité ne pourra être possible que par le développement du secteur agropastoral.
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