Une jeune femme, âgée de 16 ans selon l'ONU, 19 selon Amnesty international, affirme avoir été droguée et violée par un ou des Casques bleus en Centrafrique, ont indiqué mercredi les deux organisations.
Des membres de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) ont déjà été accusés dans le passé d'abus sexuels. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui doit effectuer prochainement une visite en Centrafrique et s'entretenir avec des victimes, a édicté une tolérance zéro à ce sujet.
Ce nouveau cas de viol se serait produit le 30 septembre à Bambari, dans le sud du pays, selon le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric. L'ONU a réclamé une enquête au pays d'origine des Casques bleus suspectés, a précisé le porte-parole.
En vertu des règles en vigueur aux Nations unies, il revient au pays contributeur en Casques bleus d'enquêter et de sanctionner le cas échéant les crimes imputés à ses militaires.
Selon Amnesty international, les Casques bleus suspectés du nouveau cas de viol viennent de Mauritanie. La victime a raconté avoir été droguée en buvant un thé à un point de contrôle et s'être réveillée plusieurs heures après presque nue.
La Minusca, déployée depuis 2014 en Centrafrique, compte quelque 12.000 militaires. En juin, un bataillon de plus de 600 soldats du Congo-Brazzaville avait été renvoyé dans ce pays après des accusations d'agressions sexuelles et de divers trafics. En 2016, 120 Casques bleus congolais avaient déjà été renvoyés chez eux après des allégations d'agressions sexuelles.
La Centrafrique connait depuis plusieurs mois une recrudescence d'affrontements entre groupes armés, qui se disputent le contrôle des ressources naturelles et des zones d'influence.
Si l'intervention de la France (2013-2016) et celle de la Minusca ont permis un certain retour au calme, les violences ont progressivement repris depuis le départ de la force française Sangaris. Pour des faits remontant à 2014, des militaires français avaient aussi été mis en cause pour des abus sexuels présumés en Centrafrique.