Les musulmans du quartier Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui ont décidé d'observer une journée de deuil à la mémoire de leurs coreligionnaires massacrés mardi dernier dans la bourgade centrafricaine de Djimbi (centre-est), a constaté vendredi Xinhua.
Ahmat Doungous, un habitant du Km5, a fait savoir que l'information du massacre de leurs coreligionnaires leur est parvenue grâce à un téléphone satellitaire dont les rescapés s'en sont servis. D'après l'information reçue, les musulmans de Djimbi seraient en train de prier lorsqu'ils ont été attaqués par surprise par des groupes d'autodéfense venus de la ville centrafricaine de Bangassou (sud-est).
La bourgade de Djimbi situé entre les villes centrafricaines de Kongbo (40 kilomètres à l'ouest) et Kémbé (17 kilomètres à l'est) doit son existence et son expansion, depuis des décennies, aux activités d'exploitation minière. Lorsque le chef de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) Ali Darass a été chassé de la ville centrafricaine de Bambari (centre), lui et ses hommes se seraient retirés dans la région et auraient commis beaucoup d'exaction.
En réponse à ces exactions, les autodéfenses de leur côté ont fait parler d'eux dans les villes centrafricaines de Bangassou, de Zémio (extrême sud-est), de Gambo (à l'ouest de Bangassou) et dans la ville minière de Nzacko (entre Bria au centre-est et Bangassou au sud).
Les populations civiles et même des casques marocains de la mission onusienne MINUSCA étaient parmi les victimes des récurrentes incursions des groupes d'autodéfense. Dans l'opinion, certains commentateurs craignent des représailles sur les paisibles populations.
Vu le nombre des morts çà et là dans le pays, le groupe de travail de la société civile qui accuse la MINUSCA de ne pas déployer les moyens nécessaires pour la protection de la population civile, a décrété trois jours de deuil à compter du 24 octobre prochain.
Les dates indiquées correspondent bien au temps consacré au séjour du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en République centrafricaine. M. Guterres visitera le sol centrafricain du 24 au 27 octobre.
L'année dernière, l'initiative d'une ville morte avait porté un coup dur aux manifestations consacrées à la journée des Nations Unies.
Pendant que certains Banguissois craignent des représailles de ce qui s'est passé à Djimbi, au Km5, c'est le moment choisi par le chef de bande très redouté Nimery Albachar alias "Force" de renoncer à son rôle de chef des autodéfenses. Pour cette renonciation, le Premier ministre centrafricain Simplice-Mathieu Sarandji a accepté d'échanger brièvement avec lui tout en lui explicitant ses responsabilités politiques qui n'entraverait pas, le moment venu, les volontés de la justice.