BANGUI - Face aux violences à l’intérieur du pays, le groupe de travail de la société civile (GTSC) a demandé à la population d’observer trois jours de deuil du 24 au 26 octobre 2017. Demande qui ne passe pas selon la présidence de la République qui menace les organisateurs de troubles à l’ordre public en associant les organisateurs de connivences avec les détracteurs de Faustin Archange Touadera.
L’appel de la société civile intervient après les violences armées à Koui, Bocaranga et Zémio dont elle a accusé le gouvernement de passivité, de garder le silence coupable. L’action initiée par la société civile consiste à porter de signe noir en signe de deuil suivi de concert de casserole le soir. La société civile projette cette action un mois après l’ouverture de Faustin Archange Touadera aux groupes armés de cogérer le pouvoir avec lui.
La présidence trouve illégale l’action de la société civile et met en garde les organisateurs « toute personne ou tout groupe qui voudrait organiser une manifestation qui touche au public doit avoir l’autorisation du ministère de l’administration du territoire ce qui n’est pas le cas du groupe de travail de la société civile (GTSC). Et donc nous considérons cette manifestation comme de trouble à la tranquillité du pays » a précisé Albert Mokpem Yaloke, porte-parole de la Présidence.
Pour la présidence, il y’aurait des en-dessous politiques à cette manifestation, « vous savez que depuis que le professeur Faustin Archange Touadera a été élu président de la république, cela n’a pas été bien apprécié par certaines personnalités qui aujourd’hui veulent tout faire pour que son régime soit déstabilisé. Mais nous souhaitons que ceux-là sachent que le vote de Touadera est un choix démocratique du peuple centrafricain », a déclaré le porte-parole de la présidence.
Les organisateurs ne décolèrent pas et indiquent au RJDH le maintien de leur mot d’ordre de trois jours de deuil et du concert de casserole.
La démonstration de force de la société civile est la deuxième depuis l’avènement de Faustin Archange Touadera au pouvoir. La première était celle liée aux exactions des groupes armés à Kaga-Bandoro le 24 octobre 2016 faisant plusieurs morts et blessés.