BANGASSOU - La radio communautaire Mbari de Bangassou dans le sud du pays a suspendu ses activités depuis le 13 octobre de suite des menaces sécuritaires exercées sur elle par les groupes armés opérant dans la région. L’opérationnalisation de cette station est conditionnée par l’amélioration de la situation sécuritaire dans la région.
A l’origine de cette fermeture, un communiqué des groupes armés jugé incitatif à la haine par le staff managérial de la radio qui refuse de le publier. Ce qui n’est pas du gout des groupes armés qui menacent les journalistes et les techniciens de ladite radio.
Un confrère de la radio communautaire joint par le RJDH relate les faits. «Ce communiqué fait suite à l’arrestation d’un élément d’auto-défense par la Minusca au quartier Tokoyo dans le 3ème arrondissement. Dans cette note, ils ont lancé un appel d’arrêt des activités au sein dudit marché, ceci pour empêcher la population à vendre des articles divers aux forces onusiennes qui sont dans la localité. Et en refusant de diffuser le communiqué, ils ont menacé à mort le personnel et les ont obligé à lire le communiqué», a expliqué un journaliste de la radio comme raison de la fermeture de la radio.
Abbé Innocent Dongbon, président du Conseil d’Administration plaide pour le respect de la liberté des médias en période de conflit et mobilise le staff de la radio pour une reprise de la station communautaire.
Des sources indépendantes jointes par le RJDH confirment l’accalmie qui règne dans la ville de Bangassou au moment où nous mettons sous presse cette information. Les commerces ont repris effectivement ce matin aux marchés Bangui-ville, Maliko et Tokoyo sauf que cet incident continue d’inquiéter les habitants et les déplacés qui ne sont pas mobilisés comme d’habitude, ont rapporté au RJDH des sources concordantes.
C’est la deuxième fois que la radio communautaire fait l’objet des menaces des groupes armés alors que le pays est classé 113 rang sur 180 en 2017, une régression de trois places contrairement à 2016.