Presque de partout en République centrafricaine (RCA), des voix s'élèvent pour interpeller le gouvernement et la mission de paix onusienne sur la nécessité de s'occuper réellement de la sécurité des populations dans le pays.
Dans la ville centrafricaine de Bria (centre-nord), à l'issue d'une marche de protestation samedi dernier, les jeunes ont remis un mémorandum aux autorités locales et à celles de la MINUSCA.
Aux groupes armés, ils exigent l'arrêt des hostilités et la levée des multiples barrières illégales qui entravent la libre circulation des personnes et des biens.
Au gouvernement et à la MINUSCA, les manifestants préconisent la sécurité, indispensable pour le retour des personnes déplacées à leur domicile, de la reprise des activités socio-économiques et de l'organisation des examens scolaires.
Conformément au massacre d'au-moins 25 personnes dans la ville centrafricaine de Kémbé (sud-est), l'ensemble des ressortissants de la préfecture de la Basse-Kotto (sud-est) en général et qui résident dans la capitale centrafricaine ont produit samedi dernier une déclaration commune dans laquelle ils demandent aux autorités et à la MINUSCA de sécuriser sans condition les populations centrafricaines.
Tout comme les jeunes de Bria, les ressortissants de la Basse Kotto craignent la perturbation de la rentrée scolaire 2017-2018.
Le député de la ville centrafricaine de Zangba (sud-est) dans la préfecture de la Basse Kotto, Jérémie Gokiri Ndoro, annonce des morts à la fois dans les rangs des chrétiens et des musulmans lors des affrontements dans sa circonscription. Il insiste auprès du gouvernement pour qu'une solution soit trouvée afin de neutraliser les auteurs des exactions dans le but de les traduire en justice.
Même son de cloche du côté des ressortissants des préfectures de la Nana Mambéré (ouest) et de l'Ouham Pendé (nord-ouest). En dépit de ce qu'ils voient d'un bon œil l'action menée par les casques bleus consistant à chasser les rebelles des localités centrafricaines de Bocaranga (extrême nord-ouest), Bang (ouest) et Ngaoundaye (nord-ouest), ils s'élèvent cependant contre "une quelconque tentative de relocalisation des chefs rebelles, d'une localité à une autre", selon leur communiqué.
Ils ont émis le vœu que la MINUSCA se serve de la même vigueur pour "désarmer, cantonner les ex-combattants et contraindre les mercenaires à quitter le territoire".
A Bocaranga, quelques habitants qui sont revenus après que les rebelles aient été chassés pensent que ceux-ci se sont simplement mis à l'abri non loin du centre-ville. Ils estiment qu'il est possible que ces rebelles reviendront une fois que les casques bleus les auront décampés.