La reprise des violences en Centrafrique a fait exploser à nouveau le nombre de déplacés et la malnutrition ces derniers mois. L’ONU, qui demande un effort financier, a tiré mardi à Genève la sonnette d’alarme sur la situation, après l’avoir fait la veille à Berne.
“Nous avons pu distribuer la moitié de ce que nous avions l’habitude” d’acheminer comme aide, a précisé devant la presse la coordinatrice humanitaire de l’ONU en Centrafrique Najat Rochdi. Seuls 39% de l’appel lancé ont étés honorés par les donateurs. Et encore, grâce à une augmentation importante en quelques mois de l’enveloppée accordée par plusieurs pays dont la Suisse.
Lundi, Mme Rochdi a rencontré à Berne le délégué du Conseil fédéral à l’aide humanitaire Manuel Bessler et des représentants du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Aucun engagement concret n’a été pris lors de cette discussion, a indiqué l’un de ses collaborateurs.
La Centrafrique “est très différente” d’il y a quelques mois, insiste Mme Rochdi. Le nombre de déplacés dépasse depuis juillet les 600’000 et a augmenté de près de 50% par rapport à janvier. Les réfugiés qui étaient rentrés dans l’ouest du pays sont repartis.
Dispositif adapté par l’ONU
La situation la plus préoccupante est toutefois constatée dans le sud-est. Une dizaine d’enfants seraient décédés récemment de malnutrition sévère aiguë dans des hôpitaux qui ont dû être abandonnés par le personnel menacé par les groupes armés. Pour les humanitaires, “il n’était pas possible de rester là”, dit Mme Rochdi.
L’ONU a été contrainte de modifier son mode opératoire. Désormais, des centres ont été renforcés là où la sécurité le permet et des missions spéciales de petite dimension sont déployées dans les régions les plus difficiles. L’une d’entre elles sera dépêchée cette semaine dans le sud-est du pays.
Dans l’ensemble du pays, la malnutrition chronique dépasse 40%. L’assistance doit souvent être acheminée par avion. “C’est très cher”, déplore Mme Rochdi.
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