Bangui — Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres est attendu ce 24 octobre à Bangui. Il va fouler le sol centrafricain dans une ambiance politique marquée par les violences armées dans plusieurs villes à l’intérieur du pays. violences injustifiées selon la société civile qui ne comprend pas pourquoi le gouvernement et la Minusca n’arrivent pas à l’endiguer malgré le mandat robuste de cette mission.
A cet effet, la société civile veut parler d’elle et entendre la voix des centrafricains de l’intérieur en demandant un concert de casserole et trois jours de deuil sur toute l’étendue du territoire. Mot d’ordre de deuil qui entrera en vigueur le 24 octobre. Une épine dans la chaussure du pouvoir de Bangui qui se prépare à réserver un accueil chaleureux au secrétaire de l’ONU, Antonio Guterres.
Dans les deux cas, le gouvernement a encore en tête les événements malheureux du 24 octobre 2016, date à laquelle, certains banguissois sont tombés sous la balle des éléments de la Minusca. L’évènement était organisé à la demande de la société civile de braver la rue pour exiger le départ de la Minusca et la sécurité dans la partie nord et centre du pays. Pas question de laisser la place aux troubles à l’ordre public et l’Exécutif d’étouffer dans l’œuf la tentative de sabotage orchestré par la société civile.
24 octobre 2017, un an après la manifestation douloureuse, la société civile se positionne en victime et veut commémorer la mémoire des gens tombés sous la balle de l’Onu dont les dossiers sont classés sans suite. Mais ce qui réconforte cette société civile dans ses actions, c’est le rapport des Nations sur le « nettoyage ethnique » et l’aveu d’impuissance de la mission onusienne dans le pays, obligeant un renforcement de 900 hommes supplémentaires. Cela peut calmer les ardeurs de l’opinion nationale ?
Dans tous les cas, les lignes bougent et les partis politiques et leaders d’opinion s’en mêlent pour soutenir la présence du secrétaire des Nations-Unies.
Devant l’impasse et face à la confusion qui s’est installée dans le pays après le coup de force de la Séléka en mars 2013, la société civile centrafricaine était des ceux qui ont appelé vivement à l’intervention onusienne en Centrafrique.
Manifester ou étouffer la manifestation, l’intérêt du peuple déjà meurtri est de jouir de ses droits à la vie, de la libre circulation et de vivre dans un environnement propice.