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International

L’ONU appelle à ne pas oublier la République centrafricaine
Publié le jeudi 19 octobre 2017  |  Xinhua
Najat
© Autre presse par DR
Najat Rochdi, Coordonnatrice humanitaire en République centrafricaine.
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Les récentes violences meurtrières qui ont touché la ville de Kembé, au sud-est de la République centrafricaine, ont "des implications sur le plan humanitaire", selon un rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) rendu public mardi.
C’est dans ce contexte que la coordonnatrice de l’action humanitaire dans ce pays, Najat Rochdi, s’est rendue lundi à Berne, en Suisse, car l’ONU manque de moyens financiers pour répondre aux besoins humanitaires.

Aux autorités suisses et ensuite lors de sa rencontre avec la presse au Palais des Nations mardi à Genève, le message de la numéro trois de la Mission de stabilisation multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) est resté le même -- il ne faut pas oublier la Centrafrique.

D’autant que la reprise des violences en Centrafrique a fait exploser à nouveau le nombre de déplacés et la malnutrition ces derniers mois. Le nombre de déplacés dépasse depuis juillet les 600.000 et a augmenté de près de 50% par rapport au janvier. Au total, plus de 500.000 Centrafricains se sont réfugiés dans les pays voisins, notamment au Cameroun, au Tchad et en République démocratique du Congo (RDC) où plus de 85.000 ont franchi la frontière congolo-centrafricaine entre la mi-mai et la fin août.

Selon elle, la situation reste d’ailleurs plus préoccupante dans le sud-est. Une dizaine d’enfants seraient décédés récemment de malnutrition sévère aiguë dans des hôpitaux qui ont dû être abandonnés par le personnel menacé par les groupes armés. Une façon pour elle de rappeler les conditions dans lesquelles travaillent les humanitaires sur le terrain et dans certaines zones.

Désormais, des centres ont été renforcés là où la sécurité le permet et des missions spéciales d’équipes d’intervention rapide et d’urgence qui sont déployées dans les régions les plus difficiles. L’une d’entre elles sera d’ailleurs dépêchée cette semaine dans le sud-est du pays.

Dans l’ensemble du pays, la malnutrition chronique dépasse parfois 40%. Or les coûts restent élevés avec parfois une aide acheminée par avion. Dans le même temps, seuls 30% de l’appel lancé ont été honorés par les donateurs, soit plus de 151 millions sur les 497 millions de dollars de l’Appel de fonds pour la RCA.
C’est la raison pour laquelle, "ce n’est pas le moment d’abandonner la RCA parce que le coût de ne rien faire serait de loin supérieur au coût de faire aujourd’hui", a indiqué Najat Rochdi. "Il y a beaucoup trop de souffrances, beaucoup trop de désespoir. On ne construit pas la paix et la stabilité avec des gens désespérés et des gens vulnérables".
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