Bangui- L'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) dénonce les pressions des groupes armés contre la radio Mbari qui se présente dans la localité de Bangassou (747 km au sud-est de Bangui) comme étant la principale source d’information, selon un communiqué publié par l’organisation, mercredi, 18 octobre 2017.
Le communiqué rappelle « à l’ensemble des parties en conflit la nécessité de respecter la liberté de la presse et l’indépendance des médias ».
L’organisation pour la défense mondiale de la profession des journalistes a constaté que, de manière récurrente, les groupes armés reprochent à la radio Mbari de ne pas diffuser suffisamment leurs messages. Exaspéré par les menaces, le personnel a décidé de fermer purement et simplement la radio.
La Radio Mbari s’est régulièrement illustré comme étant la principale source d'information locale dans la région du sud-est de la République centrafricaine. Seulement, elle est fréquemment, d’après les informations de Reporters Sans Frontières, exposée aux hostilités entre les forces d'autodéfense locales et les éléments du mouvement de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) d'Ali Darass.
Le 13 octobre dernier, le rubicond a été franchi lorsqu’un membre du groupe d’autodéfense a fait irruption dans les locaux de la radio et a forcé l’animateur à l'aide de sa mitraillette à lire en direct à l’antenne un communiqué interdisant à la population de se rendre au marché voisin de Tokoyo, dans la ville de Bangassou, contre la règle qui voudrait que la diffusion du communiqué soit autorisée par le responsable hiérarchique.
Dans un tel contexte d’insécurité, la direction de la radio a préféré suspendre temporairement ses émissions alors que la radio Mbari avait joué un grand rôle dans le retour à la normale de la situation après l'attaque de la mosquée de Tokoyo en mai 2017. Elle avait appelé la population au calme et donné la parole aux différents belligérants.
Reporter Sans Frontières insiste sur le fait que « les médias ne sont pas les porte-voix des groupes armés mais doivent servir à informer la population, surtout en temps de conflits ».
L'organisation note que, de manière générale, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader en République Centrafricaine, notamment dans les régions du nord-est et du sud-est.
Alain-Patrick Mamadou