Réunis à Brazzaville sous la houlette du nouveau président en exercice, le président congolais Denis Sassou-Nguesso, les chefs d’État de la région des Grands lacs (CIRGL) ont adopté une série de recommandations ce 19 octobre pour accélérer le règlement des conflits dans cette zone qui réunit douze États du continent. Ils ont par ailleurs apporté leur soutien à l'accord électoral en RDC.
La situation politique et sécuritaire de la région se retrouvait au cœur des résolutions adoptées au terme de cette 7ème session de la CIRGL, notamment la question cruciale des groupes armés actifs en République démocratique du Congo (RDC) face auxquels Kinshasa accuse certains de ses voisins de ne pas suffisamment agir.
Dans le cas de la RDC, justement, les signataires ont aussi appelé dans un communiqué au respect et à la « mise en oeuvre rapide » de l’accord dit de la Saint-Sylvestre, qui prévoit l’organisation de la présidentielle d’ici fin 2017. Une perspective qui paraît s’éloigner toujours un peu plus.
La Commission électorale congolaise, la Ceni a en effet indiqué récemment avoir besoin de 504 jours supplémentaires pour compléter l’enrôlement des électeurs, notamment dans le Kasaï. Ce qui repousse de fait les élections à 2019. Une annonce qui a suscité des réactions scandalisées de l’opposition.
« Menace grandissante de l’ADF »
La CIRGL appelle également à une réunion d’évaluation dans les plus brefs délais de la déclaration de Nairobi relative aux rebelles du Mouvement du 23-mars (M23) de Sultani Makenga. Récemment, ces derniers se sont infiltré en RDC d’où ils ont été repoussés par l’armée congolaise avant de se réfugier en Ouganda, ce que ce dernier pays a d’ailleurs reconnu.
« C’est l’une des preuves patentes de l’appui que ces insurgés continuent de bénéficier dans ce pays, s’émouvait le lieutenant-général congolais Denis Kalume dans une interview à Jeune Afrique à la veille du sommet. Mais nous n’avons entendu aucune condamnation de la part de la CIRGL. Elle est restée aphone alors le protocole de non-agression et de défense mutuelle était violée ».
Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, le lieutenant-général Kalume continue d’accuser ses voisins rwandais et ougandais de ne pas respecter l’accord-cadre d’Addis-Abeba, signé en 2013, et censé aplanir les rapports souvent tendus dans la région des Grands Lacs.
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