Bangui- Le Ministre de la Communication et des Médias, Ange Maxime Kazagui, a reconnu, vendredi 20 octobre 2017, à Bangui, que l'état actuel de la presse nationale dans un contexte de crise profonde est le reflet de la société centrafricaine, lors d'une rencontre entre le Haut Conseil de la Communication (HCC) et les responsables des médias publics et privés.
A l'initiative du HCC, cette première réunion de prise de contact visait à permettre à l'autorité de régulation des médias d'échanger avec des responsables des médias publics et privés et examiner ensemble les perspectives d'une collaboration.
« Les médias et le département dont il a la charge ne doivent pas se regarder en chiens de faïence », a dit Ange Maxime Kazagui qui a insisté sur « le respect des règles d'éthique et de déontologie ».
Le président du Haut Conseil de la Communication, José-Richard Pouambi, s’est quant lui insurgé contre ceux qui travaillent en violation des textes et lois en vigueur en République Centrafricaine.
« Même dans les pays de vieille tradition démocratique, à l’exemple des Etats Unis d'Amérique, les journaux ne présentent pas les images des soldats qui tombent sur le champ d'honneur », a-t-il fait remarquer.
Le président du Groupement des Editeurs de la Presse Privée Indépendante (GEPPIC), Albert Mbaya, a souligné que la solution à la dérive de la presse privée est financière. La subvention de 30 millions de francs CFA octroyée par le gouvernement à la presse privée est, d’après lui, très dérisoire et insignifiante.
Faisant allusion aux subventions allouées par les gouvernements togolais et tchadien à la presse privée, Albert Mbaya a avancé le montant de 50 millions de francs CFA.
Le président du consortium des médias privés en Centrafrique, Jules Yanganda, a insisté sur la délivrance de la carte nationale de presse comme une première solution aux nombreux dérapages enregistrés dans la presse centrafricaine.
La présidente des Femmes communicatrices et représentante des médias publics, Chantal Pani et Lucienne Baka, se sont relayées à la tribune pour faire un plaidoyer en faveur de l’amélioration des conditions de travail des journalistes des médias publics qui manquent cruellement d'outils modernes pour leurs prestations.
Cette rencontre organisée par le HCC intervient six mois après l'entrée en fonction des nouveaux membres de l'instance de régulation des médias.
Aimé Patrice Lékéliho