Monsieur le Secrétaire Général,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Je suis honoré par l’arrivée de Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Antonio Gutteres qui est un grand ami de la République Centrafricaine.
Monsieur le Secrétaire Général, depuis votre installation vous ne ménagez aucun effort pour soutenir le cas de République Centrafricaine.
Le dernier fait en date révélateur de votre attachement à mon pays est l’organisation de la rencontre de haut niveau en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies, pour montrer que la RCA se trouve à un tournant de son histoire et qu’elle a besoin du soutien de la communauté internationale.
Je tiens ici, à vous exprimer une fois de plus notre sincère reconnaissance.
Monsieur le Secrétaire Général, vos gestes vont au-delà de vos devoirs, ce qui témoigne d’une préoccupation réelle et d’une solidarité effective avec le peuple centrafricain.
Comme vous me l’avez promis à New York au mois de septembre, votre visite à la veille du renouvellement du mandat de la MINUSCA, confirme éloquemment que vous êtes un homme de parole.
Je vous suis infiniment reconnaissant d’avoir répondu si spontanément à mon invitation.
Comme je vous l’avais dit, mon pays et mon peuple continuent de souffrir.
Des forces obscures restent sourdes à mes appels incessants pour la paix, par les seules voies du dialogue.
Ces forces n’entendent pas les cris de notre peuple qui a appelé sa classe dirigeante au sursaut patriotique et à la responsabilité républicaine.
Notre peuple n’a eu de cesse de nous rappeler qu’il était fatigué des longues années de violences fratricides, qui ont semé que mort et désolation.
Pour y mettre fin, notre peuple a fait le choix d’une transition démocratique et pacifique, par la voie des urnes, pour que se taisent les armes, une fois pour toute.
Je mesure le poids de la responsabilité qui nous a été confiée et je m’emploie depuis, à œuvrer de concert avec l’ensemble des institutions républicaines, au relèvement de notre pays.
Je condamne avec la dernière énergie tous les actes de violence et exprime mon ressentiment pour les auteurs et leurs sponsors.
Aucun Centrafricain, aucune personne vivant sur notre sol, quelle que soit son origine, sa confession, son ethnie ou son genre, ne devrait perdre sa vie à cause de son identité.
Monsieur le Secrétaire général, vous le savez en homme d’Etat que vous êtes, combien est laborieux, l’effort de reconstruction d’une nation meurtrie par des décennies de violence et de mauvaise gouvernance.
Je tiens donc à vous rendre un vibrant hommage pour tous vos efforts et votre plaidoyer auprès de la communauté internationale en faveur de la Centrafrique.
Cela démontre que vous ne faites pas que professer la prévention des conflits. Vous l’incarnez à travers vos actions et votre engagement personnel.
Je m’emploierai résolument dans la perspective de restaurer la confiance intercommunautaire et le vivre ensemble, dans une Centrafrique plurielle et paisible.
Nous sommes gré à tous ceux qui de près ou de loin, nous soutiennent dans cet exercice.
Nous avons à cet égard, exprimé notre ferme engagement à pleinement intégrer l’Initiative Africaine de paix et de réconciliation nationale à nos propres efforts de consolidation de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Je me réjouis que les membres du panel des facilitateurs aient prévu de commencer leur mission, dès le 26 octobre 2017. Ils bénéficieront de tout l’appui du Gouvernement centrafricain à travers le point focal que j’ai nommé.
Notre gratitude va également à la communauté San Egidio qui nous accompagne de manière effective dans la mise en œuvre de l’accord de Rome, pour une cessation totale des hostilités entre les groupes armés.
Je me félicite aussi de l’appui sans réserve dont mon pays bénéficie de la part de la Sous-région, la CEEAC et de la Conférence Internationale des Régions des Grands Lacs tel qu’exprimé lors du dernier Sommet de Brazzaville.
La paix et la sécurité que nous appelons de tous nos vœux sont les biens les plus précieux auxquels aspirent le peuple centrafricain, un peuple qui a souffert dans sa chair et qui, depuis les consultations à la base, puis au Forum de Bangui, et consigné dans sa loi fondamentale, aspire avec détermination à combattre farouchement toute impunité contre les crimes graves qu’il a subis tout au long de son histoire, pour la mémoire et à la dignité des innombrables victimes.
Mon Gouvernement appuie sans réserve les travaux de la Cour Pénale Spéciale que j’ai eu le privilège de lancer.
Les efforts de réformes et de renforcement de capacité de notre Justice Nationale vont bon train, dans le cadre de la restauration d’un État de droit en Centrafrique.
A côté de la justice formelle nous travaillons d’arrache-pied pour établir les mécanismes de justice transitionnelle, en mettant un accent tout particulier sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale mise mal par les nombreuses années de violence cyclique.
Nous poursuivons également nos efforts de reformes de l’ensemble du secteur de la sécurité et nous sommes particulièrement gré à nos partenaires, notamment l’EUTM et la MINUSCA, pour leurs appuis multiformes en vue du renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité intérieures centrafricaines.
Monsieur le Secrétaire Général, de la République Centrafricaine est prête à assumer ses responsabilités. Votre aide nous est précieuse.
Je tiens donc à remercier du fonds de cœur pour votre plaidoyer en notre faveur et par votre engagement à contribuer au renforcement des capacités opérationnelles de la MINUSCA auprès du Conseil de Sécurité.
Je suis convaincu que ces capacités additionnelles lui permettront de mieux assumer son mandant, s’agissant notamment de la protection de la population civile et de l’extension de l’autorité de l’État.
Mais pour que la paix s’enracine, il faut aussi sans plus attendre, œuvrer au relèvement économique de notre pays pour offrir des perspectives de mieux être à notre population, surtout à la jeunesse, conformément aux 17 objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
C’est pourquoi, je vous sais gré des efforts que vous allez encore consentir pour assurer le financement optimum de notre stratégie nationale de relèvement (RCPCA) dont le secrétariat sera mis en place dont le secrétariat sera mise en place dans tous les tous prochains jours.
Je me suis personnellement engagé à assurer le succès du RCPCA qui, avec le Cadre d’Engagement Mutuel, offrent à la Centrafrique, les outils stratégiques indispensables à son relèvement à travers un partenariat fructueux et riche de promesse pour notre pays.
Nous aurons Monsieur le Secrétaire Général, l’occasion de voir en détail toutes ces questions essentielles lors de nos entretiens dans les tous prochains jours.
Je tiens d’ores et déjà, au nom du peuple centrafricain et au mien propre, à vous témoigner ma gratitude infinie.
Pour en venir à la Journée des Nations-Unies que nous célébrons, je sais qu’elle est proclamée en 1947 et marque l’anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies.
Mais au-delà, cette journée revêt une signification toute particulière en raison du rôle que l’ONU joue aujourd’hui dans le monde, en particulier en République centrafricaine.
En effet, l’Organisation des Nations Unies est au chevet de la République Centrafricaine depuis plusieurs années.
Cette présence est plus marquée depuis la crise survenue en 2013.
Devant la gravité de la situation caractérisée par des actes de violence perpétrés sur la population civile, le Conseil de sécurité des Nations unies a décidé de l’envoi de la MINUSCA.
10.000 hommes sont là depuis pour accompagner le pays dans le rétablissement de la sécurité.
En cette journée, je salue la mémoire des soldats de la paix tombés en République Centrafricaine et renouvelle notre compassion pour leurs familles.
Monsieur le Secrétaire Général, je salue le courage et l’engagement des soldats de la Paix de la MINUSCA.
Je salue également votre plaidoyer en direction du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour l’envoi de 900 casques bleus supplémentaires pour donner davantage de capacité à la mission.
Notre vœu est de voir le Conseil de Sécurité donner une suite favorable à cette requête qui se justifie par l’immensité du territoire et la complexité de la situation.
Je profite de cet instant solennel pour annoncer que dans les prochains mois à venir les éléments des Forces Armées Centrafricaines ayant bénéficié de la formation de l’EUTM c’est-à-dire les deux(2) bataillons formés seront projetés aux côtés des forces des Nations Unies sur le terrain en vue de renforcer les opérations de pacification du pays.
Je n’oublie pas qu’au plan politique, l’Organisation des Nations Unies a aussi été de beaucoup dans l’organisation des dernières élections générales de 2015 et je lui en sais gré.
Je salue, aussi, l’action des hommes et des femmes qui travaillent et soutiennent les œuvres des organes spécialisés du Système des Nations Unies en RCA tels le PNUD, le HCR, l’OMS etc… Leur engagement à nos côtés n’a jamais fait défaut et je les en remercie.
Monsieur le Secrétaire général, il ne me reste qu’à souhaiter un bon séjour dans notre pays que vous devez désormais considérer aussi comme le vôtre.
Bonne fête des Nations Unies.
Vive la solidarité internationale pour que vive la République centrafricaine, paisible, fraternelle et prospère !
Je vous remercie.