Bangui — Le président centrafricain Faustin Archange Touadera a annoncé mercredi 25 octobre, devant le Secrétaire Général des Nations-Unies en visite officielle dans son pays, des opérations mixtes entre les forces nationales et les soldats de la paix. L’implication des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans la sécurisation du pays, selon le chef de l’Etat sera effective dans les prochains mois.
Impliquer les Forces Armées Centrafricaines dans la sécurisation de la RCA au côté des casques bleus, est un plaidoyer porté par Faustin Archange Touadera depuis des mois. Il l’avait promis pendant la campagne électorale. Le 30 mars 2016, lorsqu’il prenait ses fonctions, il l’a encore réitéré. C’est la ligne choisie pour ses premières visites officielles entant que chef d’Etat. Il l’a martelé deux fois devant l’Assemblée Générale des Nations Unies d’abord en septembre 2016 puis en septembre 2017.
La visite du Secrétaire Générale des Nations-Unies en Centrafrique, est une occasion en or pour confirmer cette ligne mais cette fois ci, Touadera choisit d’annoncer l’effectivité de son ambition, « je profite de cet instant solennel pour annoncer que dans les prochains mois, les éléments des Forces Armées Centrafricaines ayant bénéficié de la formation de l’EUTM-RCA c’est-à-dire les deux(2) bataillons formés seront projetés aux côtés des forces des Nations Unies sur le terrain en vue de renforcer les opérations de pacification du pays ».
Faustin Archange Touadera en faisant cette annonce ne donne ni la date précise de la projection des FACA au côté des casques bleus ni le procédé par lequel il compte doter ces forces nationales certifiées par l’EUTM-RCA. Quand est ce que ces forces nationales seront au côté des forces internationales ? Qui va doter les FACA en armes et tout autre moyen logistique ? Par quoi ces opérations mixtes seront-elles encadrées ? Ce sont des interrogations que suscite l’annonce de Faustin Archange Touadera.
Antonio Guterres ne répond pas à Touadera sur la question. Le Secrétaire Général des Nations-Unies dont la présence a permis au président centrafricain de faire cette annonce, aborde plutôt la question de renforcement de capacité des FACA, principe diplomatique oblige, « il nous faut renforcer la dimension et la capacité de la MINUSCA pour mieux protéger le peuple centrafricain, il faut créer les conditions pour que les Forces Armées Centrafricaines puissent commencer à jouer un rôle effectif dans la protection de la sécurité », affirme Antonio Guterres.
Faustin Archange Touadera exprime certes là, une volonté populaire qui est celle de voir les forces nationales impliquées dans les opérations de sécurisation du pays. Cette implication pourrait aider dans les renseignements, le rétablissement et le renforcement de la confiance entre la population et les forces et dans l’efficacité des ripostes aux attaques des groupes armés. Mais, les Nations-Unies très protocolaires et collées aux principes, ne voient pas la réalité de la même façon d’où l’esquive de Guterres, ce qui signifie que le principe n’est pas encore un acquis et qu’il faut éviter de crier victoire. Le pouvoir de Bangui doit de ce fait continuer le plaidoyer. Le président centrafricain a peut-être raison de rester vague sur la question de date.