Au cours de son séjour en République centrafricaine (RCA), le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, s'est rendu mercredi dans la ville de Bangassou, dans la préfecture du Mbomou (sud-est), à plus de 747 km de la capitale Bangui.
Malgré tous les problèmes humanitaires constatés sur place, M. Guterres a affirmé qu'un retour à la paix est possible en RCA, appelant à "la réconciliation du peuple, au détriment de la division et des antagonismes qui ne conduiront nulle part les Centrafricains".
Aux casques bleus, dont certains ont été tués à Bangassou lors des attaques des groupes armés, et au personnel civil de la mission onusienne MINUSCA, M. Guterres a témoigné son soutien et sa gratitude, mais également la reconnaissance de l'ONU, pour leur travail en faveur de la paix en RCA.
La communauté musulmane résidant sur le site du petit séminaire Saint-Louis de Bangassou a demandé à M. Guterres la création d'une commission d'enquête internationale chargée de traquer les auteurs et coauteurs du massacre des minorités musulmanes, et aux forces des Nations Unies de chasser tous les combattants de la ville, comme cela avait été fait dans les villes de Bambari (centre) et de Bocaranga (nord-ouest).
La population a également demandé à M. Guterres de travailler pour la réouverture du tronçon Bambari-Bangassou.
En effet, depuis mai dernier, à cause des tracasseries sur les multiples barrières tenues par les groupes armés, la ville de Bangassou est quasiment coupée du reste du pays, manquant cruellement de produits de première nécessité. Seuls quelques humanitaires prennent encore le risque d'emprunter ce tronçon.
Les camionneurs qui partent de la capitale centrafricaine préfèrent s'arrêter dans la ville de Bambari. A cela, il faut ajouter l'état de dégradation très avancé de la route Bambari-Bangassou, longue d'environ 387 km, il faut environ dix jours de pénible voyage pour effectuer ce trajet.
Par ailleurs, craignant d'être abattus par les groupes armés, les paysans ont cessé de se rendre dans les champs, les pêcheurs et les chasseurs ont également arrêté de travailler. La nourriture s'étant ainsi raréfié, certains craignent une famine, d'autant plus que les humanitaires ont réduit, sinon interrompu, leurs interventions, à cause de l'insécurité accrue et des menaces.
Lorsque M. Guterres s'est rendu à Bangassou, il a trouvé une ville en ruines, la plupart des habitants se trouvant désormais dans des sites de déplacés internes de l'autre côté du cours d'eau Mbomou, frontière entre la République démocratique du Congo et la RCA.