La visite du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est en République centrafricaine (RCA) dans un contexte des plus tendus. Arrivé mardi 24 octobre pour une visite de quatre jours dans ce pays ravagé par un conflit intercommunautaire sanglant, il estimait que « la communauté internationale ne s’engage pas suffisamment, ne mobilise pas suffisamment ses ressources et ses capacités pour aider la République centrafricaine », lors d’une cérémonie d’accueil officielle à son arrivée.
Alors que le mandat de la Minusca devrait être prochainement renouvelé, la mission de l'ONU en Centrafrique est la cible de nombreuses critiques, avec des accusations d'agressions sexuelles des Casques bleus sur la population civile qui ont mis à mal leur image. C'est aussi la situation de la population musulmane à Bangassou, au sud-est du pays, qui inquiète Antonio Guterres. La ville a été prise prise d'assaut en mai par les miliciens anti-balaka et est le théâtre de violences visant les habitants de confession musulmane. Près de 2 000 d'entre eux ont trouvé refuge dans un séminaire catholique de la ville, où ils y restent cloîtrés de peur d'être tués à l'extérieur.
Déplacement à Bangassou
Antonio Guterres s'est rendu, mercredi 25 octobre, à Bangassou, où il a tenu à rendre hommage aux neuf Casques bleus tués entre mai et juillet 2017 dans cette même ville. « Le message essentiel de cette visite, c’est qu’il nous faut l’engagement de la communauté internationale, non seulement pour réduire ces souffrances et ces problèmes, mais parce qu’il y a une opportunité de construire une Centrafrique nouvelle, en paix, en sécurité et en prospérité pour son peuple », a déclaré Antonio Guterres.
« Je fais appel aux leaders religieux, et aux leaders communautaires pour qu’ils parlent d’une façon très nette en condamnant toutes les exactions et formes de violence, surtout par des groupes qui invoquent des identités religieuses qui n’ont aucun sens. Musulmans et chrétiens doivent vivre ensemble, il n’y a aucune raison pour les opposer» a-t-il ajouté au micro de France 24.
Lors de cette visite, l'homme, qui estime que « la seule solution, c’est la réconciliation », a également rappelé qu’il avait demandé l’envoi de 900 casques bleus supplémentaires en Centrafrique.