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Violences en Centrafrique: les députés attendent des "actes" de la Minusca
Publié le samedi 28 octobre 2017  |  AFP
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© Autre presse par DR
Violences en Centrafrique les députés attendent des "actes" de la Minusca ( Abdoul Karim Meckassoua, président de l`Assemblée nationale et Antonio Guterres,Secrétaire général de l`ONU.)
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Les députés centrafricains ont profité de la venue du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres en Centrafrique pour demander que la mission de maintien de la paix des Nations unies (Minusca) se mobilise davantage contre les bandes armées qui ravagent le pays.

"Beaucoup de paroles mais on attend que cela (les annonces de M. Guterres sur la Minusca) se traduise en actes", a lancé le président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim Meckassoua au patron de l’ONU au cours d’une rencontre à l’Assemblée nationale.

M. Guterres, qui achève ce vendredi une visite de quatre jours, a plaidé à plusieurs reprises pour un renforcement des capacités en hommes et en moyens opérationnels de la Minusca, dont le mandat arrive à expiration le 15 novembre 2017.

La force onusienne est accusée par ses détracteurs de "passivité", parfois même de "collusion" avec les groupes armés, mais aussi d’agressions sexuelles.

En juin, un bataillon de plus de 600 soldats du Congo-Brazzaville avait été renvoyé après des accusations d’agressions sexuelles et divers trafics. En 2016, 120 Casques bleus du même pays avaient déjà été renvoyés pour des motifs similaires.

"Pourquoi ne pas répliquer les opérations de Bambari et Bocaranga", a lancé l’ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé.

A Bambari (centre) en février 2017 et à Bocaranga, (nord-ouest) en octobre 2017, les interventions de la Minusca ont fait fuir les groupes armés qui étaient en ville.

"Notre Etat est en lambeaux, son périmètre dépasse à peine la ville de Bangui. Il n’ y a pas d’ordre public", a ajouté le président de l’Assemblée nationale M. Meckassoua.

M. Guterres a renouvelé son soutien à la Minusca, rappelant que depuis janvier 2017, 12 Casques bleus ont perdu la vie.

A terme, la mission de l’ONU devra être remplacée par les Forces armées centrafricaines (FACA), a-t-il rappelé.

"Vous pouvez compter sur moi pour palider afin que les FACA puissent disposer des armes et équipements dont elles ont besoin", a-t-il déclaré sous les applaudissements de l’Assemblée.

L’armée centrafricaine, quasi-inexistante, est en lente phase de reconstruction, et l e pays, ravagé par les groupes armés, est soumis à un embargo sur l’achat d’armes.

Le patron de l’ONU s’est aussi engagé à garantir une "tolérance zéro en matière d’abus sexuel" de la part des Casques bleus.

Auparavant, M. Guterres avait rencontré les habitants du quartier musulman du PK5 à Bangui. Aux abords du lieu de la réunion, quelques dizaines de manifestants scandaient "non à la Minusca".

La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement la même année de l’ex-président François Bozizé par les milices de la Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka.

Aujourd’hui, des groupes armés s’affrontent en Centrafrique pour le contrôle des ressources naturelles (diamants, or, bétail...) dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, le plus pauvre au monde.
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