Les différentes forces vives de la nation reçues par le Secrétaire Général des Nations-Unies en visite dans le pays, ont souhaité que le mandat de la Minusca soit réadapté. Elles l’ont fait savoir à Antonio Guterres, numéro 1 des Nations Unies.
Adapter le mandat de la Minusca aux défis qu’impose la complexité de la crise centrafricaine, c’est la ligne défendue par la quasi-totalité des forces vives de la nation centrafricaine devant le Secrétaire Général des Nations-Unies.
Dans une déclaration commune, les partis politique de la majorité présidentielle ont défendu cette ligne qui, selon eux pourrait permettre aux forces internationales de faire face à la complexité de la crise actuelle, « nous invitons le Secrétaire Général des Nations Unies à saisir le Conseil de Sécurité afin que le mandat de la MINUSCA soit réadapté à la nature des périls et des menaces multiformes auxquels fait face la République Centrafricaine ». Les partis politiques de la majorité ont aussi plaidé pour la projection des forces nationales au côté des casques bleus comme l’a souhaité la vieille, Faustin Archange Touadera.
Le leader de l’opposition et président de l’URCA, Anicet Georges Dologuelé reconnait l’accord des forces vives sur ce principe. Pour lui, il faut que le mandat soit plus offensif afin de permettre aux forces internationales de faire face aux attaques des groupes armés, « nous disons tous la même chose mais je pense qu’il faut que le mandat soit offensif pour faire en sorte que les groupes armés sachent qu’il y a une force de l’autre côté », explique-t-il.
Eddy-Symphorien Kparékouti, président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR), souhaite qu’à « partir de cette visite, une prise de conscience collective se dégage afin de pousser les Centrafricains à savoir que la solution à cette crise ne pourrait venir que des nationaux », confie ce leader politique qui défend aussi l’utilisation des forces armées centrafricaines, « nous avons tout tenté dans ce pays. La seule carte qui nous reste est celle des Faca dont nous exigeons le déploiement rapide. En réalité, c’est à travers ces forces que sera amorcée la véritable réponse parce que nos forces ont une certaine maitrise du conflit que les casques bleus n’ont pas. Alors nous exigeons que les Nations-Unies, au lieu de nous bombarder avec d’autres soldats de la paix, soutiennent le redéploiement de nos forces ».
Les organisations de la société civile devant le Secrétaire Général des Nations-Unies ont plaidé pour le renforcement de capacité des casques bleus et leur prompte réaction face aux exactions des groupes armés.
Le 18 octobre dernier, le SG des Nations Unies avait demandé 900 casques bleus supplémentaires pour la Minusca. Antonio Guterres a réitéré cette demande lors de sa visite à Bangui où il a aussi plaidé pour plus de financement en faveur des actions humanitaires.
Selon plusieurs sources diplomatiques, l’augmentation des effectifs des soldats de la paix a plus de chance d’être retenu par le conseil de sécurité qui devrait d’ici le 15 novembre prochain, procéder au renouvellement du mandat de la mission onusienne en RCA. Déployée en Centrafrique en septembre 2014, la Minusca compte aujourd’hui 12342 soldats de la paix.