S'adressant aux députés centrafricains, le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a dit déplorer l'extrême pauvreté à laquelle fait face la République centrafricaine (RCA) et la dépendance de ce pays vis-à-vis de l'aide extérieure, a constaté vendredi Xinhua.
M. Guterres a affirmé que "l'insécurité, l'accentuation de la crise humanitaire, le sentiment d'exclusion, l'absence de l'Etat dans certaines régions, l'absence d'infrastructures sociales de base, par exemple d'écoles et d'hôpitaux" expliquent la situation fragile de la RCA.
Selon lui, "les groupes armés rendent plus compliquée la gestion de la sécurité, du fait que les civils et les casques bleus sont les cibles d'attaques", ajoutant que "la RCA est le pays dans lequel le plus d'humanitaires ont été tués cette année".
Il a annoncé aux députés qu'il soumettra "au Conseil de sécurité la nécessité d'augmenter l'effectif des forces de la MINUSCA, dans le but d'améliorer sa capacité d'action". Certains observateurs affirment qu'il pourrait s'agir d'une augmentation de 900 hommes.
Reconnaissant que les forces onusiennes seules ne peuvent rétablir la paix dans ce pays en crise, le chef de l'ONU a jugé qu'il était temps de doter les forces armées centrafricaines (FACA) d'armes et de les déployer dans les zones les moins dangereuses, laissant les zones les plus risquées aux forces onusiennes, afin de rétablir la paix sans discrimination.
Il a indiqué que les FACA pourront remplacer au fur et à mesure les forces onusiennes, puisque le destin du peuple centrafricain dépend de son gouvernement.
Sur le plan humanitaire, M. Guterres a déploré que l'attention de la communauté internationale soit détournée par la menace nucléaire en RPDC et au Moyen-Orient et que la crise centrafricaine semble être oubliée. Cette perception a pour conséquence une mobilisation de seulement 40% des ressources.
Il a souhaité que la communauté internationale apporte son soutien à la RCA, lui permettant d'élaborer un programme de développement devant profiter aux zones rurales afin de redonner vie aux hôpitaux, aux écoles, et de réhabiliter les routes, pour éviter qu'un voyage entre Bangui et Bangassou ne prenne trois semaines.