Il est impossible de ramasser les cadavres laissés par les affrontements armés entre ex-séléka et antibalaka et de les enterrer dignement, a appris dimanche Xinhua auprès de la députée de la ville centrafricaine de Batangafo (nord), Rachel Ninga Wong Mallo Mbaikandji.
"Depuis une semaine, la localité de Batangafo est attaquée par des groupes armés assimilés aux ex-séléka venus des villes centrafricaines de Kabo et de Kaga-Bandoro (centre-nord) et qui se sont heurtés à la résistance de quelques antibalaka dans le village Saragba", a-t-elle indiqué.
"Il y a beaucoup de blessés et de morts, qui jonchent le sol et que personne n'est en mesure de ramasser pour une inhumation digne", a-t-elle poursuivi. Elle a lancé un appel pour que les belligérants ouvre un couloir permettant l'accès des organisations humanitaires, la Croix-Rouge notamment, qui se sont retirés de la plupart des villes centrafricaines.
Le village dans lequel l'affrontement a eu lieu se situe à seulement un kilomètre du centre-ville de Batangafo, où vivent à peine 6.000 personnes.
Au moment où le secrétaire général de l'ONU était en visite en République centrafricaine, des ex-séléka, partis des villes centrafricaines de Kabo et Kaga-Bandoro à bord de 8 véhicules et 26 motos, ont incendié plus de 2.500 cases sur leur passage, sans épargner les greniers, selon des témoins locaux. La ville même de Batangafo a été entièrement pillée et les rebelles ne se sont pas encore retirés.
Jusque-là, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) s'est abstenue de tout commentaire, ne sachant pas très exactement ce qui se passe dans cette partie du pays.